Je m’appelle Louis. Je suis issu d’une famille catholique : mes parents m’ont élevé dans la foi. Mais, à l’âge de 15 ans, j’étais plus pratiquant par tradition que par conviction personnelle.
Et donc, en 1991, je me souviens bien, on m’avait envoyé aux Journées Mondiales de la Jeunesse où le pape Jean-Paul II avait réuni tous les jeunes du monde entier qui le souhaitaient, autour d’un évènement, sur un lieu de pèlerinage qui s’appelle Czestochowa, en Pologne. Donc moi, j’y étais parti avec des pieds de plomb : j’avais pas vraiment envie de partir dans un endroit que je ne connaissais pas, avec des jeunes que je ne connaissais pas. C’était juste au moment de la chute du Mur de Berlin. J’aimais bien le côté aventurier de l’idée d’aller aux Journées Mondiales de la Jeunesse, mais à part ça, je ne savais trop à quoi m’attendre.
Je me suis retrouvé, après un long périple, à Notre-Dame de Czestochowa. Et nous étions à peu près un million, plus d’un million de jeunes à faire un arrêt devant l’icône de la Vierge Noire qui est un lieu de pèlerinage très connu en Pologne. Et donc, la difficulté que j’ai vue, c’est que c’était un peu difficile de s’approcher de l’icône. Mais j’ai réussi, après une petite attente, à me retrouver dans cette petite partie de la chapelle : on était tous debout, mais dans cette petite partie de la chapelle, on avait été dix privilégiés à pouvoir s’asseoir devant la Sainte Vierge. Je ne savais pas trop pourquoi j’étais devant elle, mais je sentais que j’allais passer à côté d’un grand évènement si je n’étais pas plus présent à la Sainte Vierge.
Donc je me suis assis, je l’ai priée et je lui ai confié mon année de troisième. Et puis ça s’est arrêté comme ça : les JMJ, on est tous rentrés de notre côté ; un moment à la fois extraordinaire, plein de joie, de rencontres ; un moment où on mesure le dynamisme de l’Église. Et je suis rentré en France, après cet été, ce pèlerinage.
Puis la routine de l’année a repris : je ne savais pas trop, j’avais gardé en tête le contrat que j’avais demandé à la Sainte Vierge, en me disant : « On va voir ce que ça me réserve, cette année, par rapport à ce que je t’ai demandé. » Et j’ai laissé cette année se dérouler : progressivement, le Seigneur a pris de la place dans ma vie, plus tout d’abord par… J’ai commencé par faire un « Je vous salue Marie »/jour. Je me suis fixé à ça. Et puis, à un moment donné, je trouvais que ça n’était pas assez, donc j’ai fait une dizaine. Et puis, il y avait des fois où j’en avais ras le bol, donc j’ai arrêté de faire ma dizaine de chapelet. Et puis, pendant quinze jours, je ne faisais rien. Et puis tout d’un coup, je sentais qu’il y avait un manque en moi qui s’était creusé : ça veut dire que le Christ avait pris un peu d’espace en moi, un espace que j’ignorais. Mais en fait, par ces petits pas que j’ai faits vers Lui, je sentais qu’Il prenait un peu de place, aussi en moi. Et donc, ça me remplissait de quelque chose, dans ma vie.
Je sentais un Dieu bienveillant, de la sérénité. Et puis, j’apprenais à goûter plus intensément les moments de joie qui m’étaient offerts au quotidien, en considérant que toute situation est source de grâce. Et je bénissais le Seigneur, même si je ne comprends pas toujours tout, quand je suis en troisième, tout ce qui m’arrive, surtout les mauvaises nouvelles : j’apprends à les accueillir, à les offrir, en disant : « Voilà, je ne sais pas trop à quoi ça sert, Seigneur, mais je te les offre. Et donc, tu as sans doute un plan pour moi. »
Et donc, pendant toute cette année de troisième, j’ai senti que le Seigneur avait pris beaucoup de place. Et ça, ça a continué à grandir au fil des années. Donc, l’année de troisième, ça s’est bien terminé : en fait, les résultats que j’ai obtenus étaient des résultats qui allaient au-delà de mes attentes, au-delà de ce que je n’avais jamais eu dans ma scolarité, puisque je n’étais pas spécialement scolaire. Je me suis bien épanoui dans ma scolarité même si je n’avais pas toujours de bonnes notes. Mais le Seigneur m’attendait quelque part avec mes talents. Et chaque jour, en fait, je découvre de nouveaux talents. Et j’ai compris que, ce que le Seigneur attend de nous, c’est de découvrir nos talents et de les doubler.
Au départ, je ne savais pas trop ce qu’était la prière, à part dire un « Je vous salue Marie », un « Notre Père ». Mais après, j’ai découvert, au-delà de ça, au-delà des paroles, le goût de la Parole de Dieu : lire l’Évangile, l’Ancien Testament, le Nouveau Testament… C’est plein d’histoires heureuses et malheureuses. Et ce sont les histoires de la vie.
Aujourd’hui, je peux dire que le Seigneur est devenu un appui dans ma vie. C’est pas tous les jours facile, mais le Seigneur nous invite aussi à porter notre croix, à savoir porter notre croix. Et Il nous dit : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ». Et moi, c’est ce qui me fait vivre au quotidien : c’est de me dire que Jésus est le Chemin, la Vérité et la Vie.