Je suis née dans une famille catholique parce qu’à l’époque, c’était la culture d’être catholique, mais je n’ai jamais vu mes parents prier ou aller à la messe. Mon père est mort quand j’étais petite fille et maman s’est remise en ménage avec un monsieur qu’elle a épousé plus tard, qui était lui-même veuf et avait quatre enfants. Mais ce monsieur n’était ni baptisé ni croyant, et ses enfants non plus. Et en grandissant dans cette famille-là, je suis devenue athée par mimétisme. Et à 24 ans, je travaillais dans une entreprise, c’était dans la banlieue parisienne, alors que je racontais des blagues sur Jésus pour faire rire la galerie, un seul collègue n’a pas ri, ça m’a interpellée. Et puis, une autre fois, j’ai demandé ce qu’était la Chandeleur et ça a été le seul à m’expliquer autre chose que : « C’était le jour où on mange des crêpes ». Puis, ce collègue m’a invitée à voir un prêtre et j’ai accepté parce qu’il était tellement courtois et sympathique que je regrettais un peu mes grosses blagues sur Jésus. Donc, j’ai accepté.
Alors j’y suis allée, j’ai écouté : le prêtre s’appuyait sur l’Évangile où Jésus disait : « Celui qui rougira de moi devant les hommes, je rougirais de lui devant mon Père qui est dans les cieux. » J’ai très bien compris ce que ça voulait dire, mais je ne l’ai pas pris pour moi. Je me suis dit : « Il a raison de dire ça, s’ils sont chrétiens, les autres, ils doivent l’être vraiment ». Puis, à la fin de la conférence que mon collègue m’a présentée au prêtre en disant : « Voilà une jeune fille qui entend parler de Dieu presque pour la première fois aujourd’hui ». Et le prêtre m’a dit : « C’est avec de la mauvaise herbe comme ça qu’on fait de la bonne graine ». Je vivais une certaine pauvreté chez moi. Ce n’était pas facile. Et donc, je me suis dit : « Ah, mais il y a quand même de l’espérance ». Voilà, c’est tout. Et il ne s’est rien passé d’autre ce jour-là. Mais n’empêche qu’un mois et demi après, j’étais convertie, j’étais devenu croyante. En fait, le lendemain, je me suis dit : « Mais il faut que je sache si Dieu existe ou pas ». J’ai commencé à douter de mon athéisme et ce collègue m’a invitée deux reprises à aller voir le prêtre, et là je n’avais qu’une envie, c’est de me moquer, de provoquer… Je l’ai appelé « monsieur » exprès, je lui posais des questions saugrenues. Et la deuxième fois, ce même prêtre m’a dit : « Aimeriez-vous vous confesser ? » Et j’ai dit : « Oui », paradoxalement. Et après avoir dit mes péchés, c’était la même chose que si je les avais dits à un collègue ou à un psy, je ne me sentais pas soulagée. Mais ensuite, le prêtre m’a donné le pardon de Dieu, et là, d’un seul coup, l’amour de Dieu est entré dans mon cœur.
Mais je dis puissance de Dieu, vraiment ! L’amour de Dieu, la joie de Dieu, l’amour de l’Eglise catholique. Quand je suis sortie de là, j’ai dit : « Merci mon père ». Avant, je l’appelais « monsieur ». Quand je suis sortie de là, j’ai fait des bonds de joie dans la rue tellement j’étais heureuse. Dans ma vie, il y avait un avant Jésus, et un après Jésus. Et puis, dans les jours qui ont suivi, j’ai compris que si Dieu m’aimait à ce point-là, je pouvais lui donner toute ma vie. Et j’ai rencontré beaucoup plus tard, onze ans après, la Communauté de l’Emmanuel. Donc je suis sœur dans la Communauté de l’Emmanuel. Alors, merci au Seigneur pour tout ce qu’il a fait pour moi.