Issue d’une famille catholique pratiquante, j’ai grandi avec la messe du dimanche et la prière quotidienne, mais le climat familiale était souvent conflictuel. J’ai eu une enfance avec ses souffrances et ses épreuves, j’ai notamment subit une agression sexuelle… A 17 ans j’ai commencé à aller de plus en plus mal, sans savoir vraiment pourquoi. Je sentais que je perdais complètement le contrôle de ma vie jusqu’à ce que je sois hospitalisée pour épisode dépressif majeur.
Au cours de cette hospitalisation, ma grand-mère me rend visite avec un petit bidon d’eau de Lourdes. Très pieuse, elle se rendait à Lourdes chaque année. Par ce bidon d’eau, elle m’exprime son espoir de me voir guérie de cette maladie. Mais son eau de Lourdes m’a plutôt fait sourire dans ces circonstances-là. Pourtant, même sans conviction, avec les yeux de la foi, j’ai bu une gorgée chaque journée passée à l’hôpital.
“Par Marie, j’ai fait une rencontre quotidienne avec le Seigneur”
Je suis sortie au bout de plusieurs semaines, et c’est seulement quelques mois après que j’allais définitivement mieux. Avec du recul, je sais que c’est par cette eau de Lourdes que je suis parvenue à un mieux. Je ne pense pas qu’on parle de guérison miraculeuse comme ça peut être le cas à Lourdes, mais par Marie, j’ai fait une rencontre quotidienne avec le Seigneur. Quand je buvais cette gorgée chaque jour, je suis venue à la rencontre de Jésus, je Lui ai fait confiance et je m’en suis remise à Lui. Je me suis abandonnée à Lui, à sa volonté, à un moment où je n’avais plus la force d’avancer. C’est Dieu qui m’a prise dans ses bras, qui m’a portée. Je pense qu’avant, dans ma façon de vivre ma foi, Il marchait un peu devant moi et moi passivement je restais un peu derrière. Même si je suivais, ma démarche était passive. A partir de ce moment-là, j’ai décidé d’avancer à côté de Lui et avec Lui.
“Quand on reconnait notre vulnérabilité, on peut se rapprocher de Jésus”
J’ai pris conscience de l’importance de lui faire confiance, de m’abandonner à Lui, de le laisser agir dans ma vie, pas uniquement comme je pensais qu’il était bon d’agir. J’ai appris à reconnaître mes faiblesses. On dit parfois que dans notre vulnérabilité, on se rapproche du Seigneur. Mais je trouve qu’il faut nuancer. C’est quand on reconnait notre vulnérabilité qu’on peut se rapprocher de Jésus. Du coup j’ai fait le choix de m’en remettre à Lui au lieu d’essayer de faire face aux difficultés par moi-même, à la force du bras parce que les difficultés, il y en a toujours. J’ai trois enfants, sur les trois grossesses j’ai eu un post-partum difficile. Je me suis vue complètement dépassée par la fatigue, par la charge de travail, etc… et j’ai choisi d’aller voir de nouveau un médecin malgré la difficulté à accepter cet état de fait : j’avais besoin de quelqu’un d’autre. C’est un lourd travail d’acceptation que de se dire qu’on a besoin de l’aide des autres, et en fait derrière, beaucoup plus grand qu’un médecin, c’est l’aide et le soutien du Christ dans ma vie.