J’ai grandi dans une famille de culture chrétienne mais sans aucune pratique religieuse. Très jeune, j’ai été habité par le désir de m’engager dans l’armée. Mais un an avant de partir, j’ai rencontré une bande de copains avec lesquels j’ai fait de graves bêtises qui m’ont conduit en prison. Condamné à trois ans de prison ferme, j’y ai passé finalement 18 mois.
À la sortie, je réalise, un jour où je la trouve au bord du suicide, que j’ai brisé le cœur de ma mère. Je suis effondré. Je me replie sur moi-même et me tourne vers les drogues, plus précisément le cannabis. Dans le même temps, je me pose énormément de questions existentielles: Pourquoi est-ce que je vis? Pourquoi est-ce que je vais mourir un jour? Etc. C’est obsessionnel. Pendant dix ans, je me tourne ensuite vers l’ésotérisme, l’occultisme, pour trouver le sens de ma vie. Mais au bout de toutes ces années, je dois faire le constat que cela ne m’a rien apporté, bien au contraire.
Dans cette période, des amis font baptiser leur enfant et m’invitent à la cérémonie. Ce jour-là, je rencontre des jeunes prêtres sympathiques. Comme le contact passe bien entre nous, ils m’invitent à me joindre à un pèlerinage à Assise qu’ils organisent quelque temps après. Je décide d’accepter et de laisser mon shit à la maison : « Ce n’est que 3 jours. Je ne vais pas mourir », pensai-je en moi-même. Mais au bout d’une journée, je n’en peux plus. Je suis en manque, tout énervé. Je vais voir le prêtre pour lui expliquer la situation. Il me prend à part et me propose de me confesser. Je me laisse faire et en un instant, je suis libéré de mon addiction à la drogue ! Depuis ce jour-là, je n’ai plus jamais touché à ces substances toxiques.
Je comprenais que Dieu était vivant et qu’il m’aimait!
Quelques mois après, je suis de nouveau le groupe de jeunes animé par ces prêtres, cette fois pour un temps de ressourcement en Bourgogne. Je n’ai toujours aucune habitude d’aller à la messe. Et là, lors d’une célébration, l’Évangile me frappe littéralement à l’oreille. « Zachée, descend de ton arbre. » Je comprends tout de suite que Jésus s’adresse à moi. C’est comme si il disait : « Thierry, descend de ton arbre! » Je ne comprends pas ce que cela veut dire. Je tourne et retourne cette phrase toute la journée dans ma tête et dans mon cœur. Le soir, il y a une veillée. On apporte l’hostie en procession : et là, je comprends que c’est Jésus, vivant, réellement présent. Je suis saisi : « Il est, et en plus il m’aime ! » Je m’effondre en larmes. Je suis bouleversé. C’est clair, je ne peux plus vivre comme avant. Il faut que je fasse quelque chose pour Jésus.
“Thierry, c’est une année pour te reconstruire.”
Je décide de prendre une année sabbatique pour réfléchir à ma vocation. Très vite, pourtant, j’ai eu une profonde crise de foi. En ouvrant ma Bible, je “tombe” en effet sur une parole de Dieu qui me rend furieux. Il est dit : « Rentre chez toi et dis-leur ce que Dieu a fait pour toi. » Mais moi, je ne voulais pas du tout rentrer chez moi ! Je voulais suivre Jésus jusqu’au bout, et pourquoi pas même, devenir prêtre… Je suis allé rencontrer le responsable de l’année de discernement. Et avec beaucoup de délicatesse, il m’a répondu : « Je savais que tu n’étais pas appelé à être prêtre. C’est une année qui t’est donné pour te reconstruire. » Il m’a donc invité à terminer l’année malgré tout, ce que j’ai fait.
En fin d’année, il nous a été proposé de participer à une session. J’ai accepté et bien m’en a pris puisque c’est au cours de ce rassemblement que j’ai rencontré la jeune femme qui est devenue mon épouse. Aujourd’hui, nous sommes mariés depuis 7 ans, et suivre ensemble la route que Dieu trace pour nous fait toute notre joie!