Je m’appelle Théo. A l’âge de mes 12 ans, mes parents se sont séparés, avant de divorcer l’année qui a suivi. On était, du coup, dans une famille chrétienne avec mes frères et sœurs. Et mes parents, au moment de leur séparation, se sont éloignés de la foi. Mon grand frère et ma grande sœur, eux aussi, un petit peu même avant ça, commençaient déjà à rejeter la foi dans laquelle on avait été élevés. On suit les piliers que sont nos parents. Et donc, du coup, je me suis retrouvé un peu plus loin de la foi. J’ai grandi pendant, à peu près 12 ans, dans une vie un peu plus banale : aller au collège, faire des études.
Et maman nous a prévenus que notre grand-mère, sa maman, allait partir dans les jours qui suivaient, parce que les médecins avaient posé le diagnostic. J’étais très proche de ma grand-mère. Mon grand-père était décédé en 2017, donc quelques années avant. Et je savais la difficulté que j’avais eue à accompagner mon grand-père et à vivre l’après décès de mon grand-père parce que, étant très proche d’eux, la disparition assez brutale a été très douloureuse.
Et donc, j’ai ressenti comme un besoin de prier pour pouvoir accompagner ma grand-mère comme elle m’a toujours connu à ses côtés, de manière très joyeuse, très sereine. Et je savais que j’avais pas réussi à le faire avec mon grand-père. Donc, j’ai eu ce besoin de prier. Et, j’avais gardé dans une valise un peu « archive » les bibles, les icones et les chapelets de mes parents, qu’ils utilisaient quand on était jeunes. Et donc, j’ai tout ressorti pour prier et que le Seigneur puisse m’apporter vraiment de la force pour pouvoir accompagner ma grand-mère.
Elle était donc en EHPAD et j’ai été la voir en milieu de semaine, après que maman nous a annoncé qu’elle allait nous quitter. Et, avec une de mes cousines, on a prié à son chevet alors qu’elle était endormie. Au moment de lui dire au revoir, elle s’est éveillée avec les yeux grands ouverts, un grand sourire, à demander des bisous, des câlins, à me rattraper le bras dès que je me retournais pour partir : ça a duré de longues minutes où j’ai senti vraiment que c’était pour me dire au revoir et qu’elle me transmettait quelque chose que j’ai pas forcément compris tout de suite, à ce moment-là.
Et j’ai continué de prier. J’ai trouvé des messes de semaine, donc j’ai pu aller à la messe le lendemain. Et puis après, j’ai été à la messe le dimanche. J’ai continué dans cette prière, dans ce besoin de prier. Et, avec le temps, je me suis rendu compte qu’elle m’avait transmis la foi qui, elle, l’animait, (parce qu’ils étaient très croyants pratiquants avec mon grand-père). Et, j’ai compris à ce moment-là, qu’elle m’avait transmis cette foi-là et que mes prières allaient porter leurs fruits parce que j’avais réussi à avancer et à l’accompagner en étant plus serein, chose qui n’est pas facile pour moi parce que je suis plutôt quelqu’un qui s’inquiète facilement.
Et je me suis rendu compte que, malgré la difficulté de la voir partir, j’avais réussi à accompagner ma grand-mère, mes oncles et tantes, maman, mes frères et sœurs, dans ce décès, ce deuil qui devait se faire, de manière beaucoup plus sereine. Et je continue à prier pour mes grands-parents, pour qu’ils puissent veiller sur moi et que je sois toujours en lien avec eux. Et je remercie le Seigneur de m’avoir donné cette force d’avoir pu être qui je suis vraiment. Je sais que toute cette période de ma vie un plus éloignée de la foi, où je n’ai pas fait les bonnes rencontres, j’ai pas fait les bons choix, tout n’a pas été merveilleux, le Seigneur m’a donné la force, aujourd’hui, de savoir que toute cette période-là a créé ce que je suis aujourd’hui et, du coup, me permet d’avancer plus sereinement, sans regret de toutes ces erreurs parce que je sais qu’aujourd’hui, je peux ne pas les remettre en œuvre et comment faire en sorte de ne pas refaire les mêmes erreurs qu’avant, parce que j’ai l’accompagnement de la prière et du Seigneur pour pouvoir m’accompagner vers quelque chose de beaucoup plus serein pour ma vie future.