Je m’appelle Sylvain, j’ai 22 ans. J’ai grandi dans une famille plutôt croyante. J’allais à la messe de temps en temps. J’y allais pas parce que je voulais retrouver Dieu ou quoi que ce soit, c’est quelque chose qui ne me parlait pas du tout : pour moi, Dieu, c’était plutôt une idée, un concept. Donc voilà, j’ai grandi comme ça.
Un jour, je me suis retrouvé avec d’autres jeunes pour un rassemblement. Et on était tous là à prier, un soir. J’ai eu un échange avec un prêtre. Et, en fait, il m’a dit : « Ose te tourner vers Dieu. » Je me suis dit : « Mais qu’est-ce que c’est ce truc ! » Dieu pour moi, c’est… plus une belle idée. Et j’ai quand même fait cette démarche de me dire : « J’ai rien à perdre. Que Tu existes ou que Tu n’existes pas, au pire je suis fou, ce n’est pas très grave. Je ne sais pas si Tu existes vraiment mais j’ai envie que Tu existes, j’ai envie de croire en Toi. Je te laisse cette chance. Je me laisse cette chance : si tu existes, je t’aime et je veux t’aimer. » Et je me suis répété ça pendant de longues minutes. Je me sentais dans une paix qui grandissait en moi, quelque chose de profond : j’avais jamais ressenti une telle paix.
Et à un moment, je ne sais pas pourquoi, je me suis senti touché : c’était vraiment touché par l’amour de Dieu, cet amour que, tout petit, j’essayais de donner, mais infiniment plus grand, qui m’était redonné, en fait. Et j’avais donné tellement peu, on m’a donné tellement en un instant. Le lendemain, je n’étais plus pareil : je ne voyais plus les choses pareilles parce que, vraiment, j’avais la sensation d’être touché par l’amour de Dieu.
Dans les jours qui ont suivi, j’ai eu un besoin grandissant de me rapprocher de Dieu à travers la prière. Je me suis mis à prier plus régulièrement, un peu tous les jours. Je sentais Dieu à mes côtés, je me tournais vers Lui. Je disais : « Seigneur, je t’aime. Aide-moi dans mon quotidien. » Très concrètement, l’année dernière, je devais intégrer une école. Et, au dernier moment, j’ai senti le besoin d’aller faire un séjour dans un monastère. Et j’y ai passé une semaine, une semaine donc à prier, moment de silence, de silence total et où j’ai retrouvé une certaine paix. Et je me disais : « Je ne peux pas rester là où je suis. C’est pas là que je me sens appelé. » J’avais entendu parler d’une association qui œuvre dans les quartiers. En fait, étonnamment, j’ai entendu, un tout petit instant seulement parler de cette association. Je me suis dit : « Mais c’est peut-être là que je dois aller : ça a beaucoup plus de sens pour moi. Ça a beaucoup plus…ça rejoint vraiment ce que je veux vivre. » Et donc, je me suis lancé. Ça a totalement changé, fait grandir, ça m’a permis de me tourner plus vers l’autre, de me tourner plus vers Dieu aussi, d’une certaine manière, de voir en chacun, en chaque personne qui m’était donné de rencontrer, apprendre à voir le Seigneur en toutes ces personnes.
Alors, la rencontre de Dieu, elle a changé deux choses dans ma vie, je pense : déjà puisqu’elle a donné un sens, un sens profond de pourquoi je vis, cette volonté d’aimer, de vraiment me dire : « C’est l’amour le sens de ma vie. » Et la deuxième chose, c’est dans mon quotidien, d’actes concrets du quotidien, d’apprendre à être un peu plus humble et de me dire : « Je ne suis pas tout seul. J’ai besoin d’aide. Et Seigneur, je te confie ce que je vis. Aide-moi et accompagne-moi. » Et de voir vraiment, concrètement, en pratique, cette présence de Dieu.