Je m’appelle Pauline. J’ai grandi dans un milieu catholique, mais pas au niveau de mes parents, au niveau de mon école : j’allais dans une école privée, dans le 15e arrondissement où les familles étaient assez différentes de la mienne puisque c’est plutôt des familles qui allaient à la messe le dimanche, familles nombreuses (moi, j’étais fille unique avec des parents qui n’allaient pas à la messe). Et pour moi, le catéchisme, c’était une matière : je le recevais à l’école.
À 15 ans on m’a proposé de faire ma confirmation. Sur les conseils de ma maman, j’ai bien réfléchi, parce que ça représente un engagement : c’est un adulte qui dit oui. Et moi, j’ai senti que j’allais être hypocrite en disant ça devant tout le monde, parce que je ressentais que j’avais pas ça dans mon cœur, Jésus n’était pas présent dans mon cœur : peut-être dans mes valeurs mais pas dans mon quotidien.
Deux ans après, j’ai été réviser le bac chez les parents de ma meilleure amie. Et sa maman m’a fait un grand témoignage, comme j’aurais toujours aimé en avoir. Elle m’a dit : « Moi, même dans le désert, je ne suis jamais seule. Avec Dieu, je ne suis jamais seule : j’ai des signes partout, tout le temps, de sa présence. » Et donc, en repartant de ce séjour à la campagne, je me suis dit : « Simone a quelque chose en plus que j’aimerais bien avoir ! C’est beau ce que j’ai entendu ! » Ça a été une vraie rencontre pour moi, ça a été un grand moment dans ma vie, et ça a été pour moi, le début de quelque chose. Mais, ça n’était pas encore le moment.
À 20 ans, malheureusement, j’ai perdu ma maman. Et du coup, ce n’était plus trop le moment, pour moi, de rencontrer Jésus, parce que j’étais quand même, très, très meurtrie, surtout en tant que fille unique, encore une fois. Et donc, j’ai décidé, pour me remettre de cet évènement dramatique, j’ai décidé de dédier ma vie à mon objectif professionnel. J’ai tout misé là-dessus. Et vers mes 30 ans, je me suis dit que ma vie n’avait pas grand sens, en fait : j’avais pas de vie ancrée dans quelque chose ; j’avais même pas le temps de faire des activités extra professionnelles.
Et puis un jour, je me suis motivée en allant rencontrer des jeunes d’une association qui faisaient du théâtre à vocation solidaire. Je me suis dit : « Refaire du théâtre, le faire pour construire un projet solidaire, voilà un truc qui me parle ! » Et là-bas, j’ai rencontré des chrétiens, mais des chrétiens comme j’en avais jamais rencontrés : c’est-à-dire des chrétiens qui vivent leur foi, qui sont joyeux, qui sont souriants, qui sont ouverts aux autres, qui sont… qui sont aussi modernes, qui ne sont pas coincés comme j’avais pu en voir dans ma jeunesse. Je commençais déjà à lâcher un petit peu mes idéaux professionnels : c’était pas encore terminé mais je commençais un peu à lever le pied sur le travail, parce que je voyais qu’il y avait autre chose.
Et puis, une de nos amies là-bas, m’a invité à son mariage. Et là-bas, j’ai fait la rencontre du Christ à travers un prêtre qui a parlé à mon cœur. Et je me suis dit : « Mais c’est ça que j’aurais toujours eu envie d’entendre quand j’étais jeune : c’est comme ça que je veux qu’un prêtre me parle, qu’il me parle de l’amour, qu’il me parle des valeurs, du don de soi ; qu’il ne me parle pas du péché, de ce que je vais faire si jamais je ne fais pas ci ou je ne fais pas ça… »
Et donc, j’ai pu aller à la messe : je me suis retrouvée dans des codes que je connaissais. Et, en même temps, je ne savais plus du tout… Ça fait quinze ans que j’étais pas allé à la messe : je ne savais même plus quand il fallait se lever, ce qu’il fallait dire, etc. C’est vrai qu’au début, je me sentais un peu seule en y allant. Mais bon, j’avais quand même envie de m’accrocher. Et puis finalement, au bout de quelques mois, il y a quelqu’un qui m’a présenté le prêtre qui s’occupait des jeunes. J’ai rencontré des jeunes qui étaient hyper sympas aussi, qui vivaient l’Évangile, qui étaient très joyeux, qui étaient modernes… Enfin, voilà, c’est tout ce que je cherchais. En fait, j’avais lâché ma vie professionnelle, j’avais senti que j’étais pas en accord avec ma vie professionnelle : j’avais lâché pour rien ! Le seul truc que j’avais maintenant, c’est Dieu dans ma vie. Et ça, j’avais cette confiance qu’il ne pouvait même plus m’arriver grand-chose et que, même si j’avais pas beaucoup de moyens chaque mois, c’est pas grave : je sentais que j’étais sur le bon chemin, que j’avais pris la bonne décision.
Et puis, on m’a proposé de devenir animatrice de l’aumônerie des collégiens. Alors, ça m’a fait hyper peur ! Je me suis dit : « Mais moi, j’ai plus de connaissances, je ne sais plus ce que c’est ! » Oui, mais on me l’a vendu en me disant : « Mais ça va t’apporter des choses ! » Et puis, oui, ça m’a apporté des choses sur le plan spirituel. Mais ça m’a aussi apporté le fait de rebondir professionnellement.
Et puis, après, j’ai fait d’autres emplois mais voilà, actuellement, je travaille encore dans des organismes ecclésiaux. Je travaille encore au service de Jésus. Et ça rend immensément heureuse. Et, quand on reçu un cadeau, c’est bien de le partager !