Je m’appelle Pascal, je suis né en 1965 à Dieppe. Au début j’ai “tout bien fait” : le baptême, la première communion, la profession de foi, la confirmation, le mariage, les trois enfants… impeccable ! Et en plus, une belle situation. Puis j’ai dérapé. J’ai trompé mon épouse, je suis devenu athée et même athée prosélyte, et j’ai demandé puis obtenu le divorce. Au cours de mon divorce, les choses étaient très dures et très compliquées. J’ai tenté d’attenter à mes jours parce que je pensais avoir perdu mes enfants. Je pensais que mes enfants ne m’aimaient plus, ils défendaient leur mère. Et j’ai cru que tout était perdu.
“Et là, j’ai décidé de lui faire confiance.”
Un an après, dans mon travail, je fais une formation sur la gestion du stress avec mon équipe. Je me rends compte à l’occasion de cette formation que j’ai besoin de prendre du recul, de me mettre au vert. J’avais l’habitude de le faire de 18 à 25 ans jusqu’à mon mariage en allant dans une abbaye (l’abbaye de saint Wandrille en Normandie), et là-bas, je trouvais une paix que je ne trouvais pas en dehors de ce lieu-là. Je me suis dit : « C’est là-bas qu’il faut que j’aille ». J’arrive dans cette abbaye, je frappe à la porte et je demande à rencontrer un prêtre. Je lui dit directement : « Voilà, j’ai trompé ma femme j’ai demandé le divorce et je suis devenu athée. Mais j’ai ce souvenir que lorsque je venais ici, il se passait des belles choses. Est-ce que je peux passer un bout de temps avec vous ? » J’ai passé trois heures à parler avec lui. J’ai tout lâché de ce qui m’était arrivé au long de ma vie. Au bout de ces trois heures, il m’a dit : « Écoutez, je pense qu’on va en rester là pour le moment. Allez vous promener dans la forêt en attendant d’aller déjeuner. » Je suis donc allé me promener dans la forêt. Et là, je ne sais pas exactement ce qui s’est passé. Je ne m’en souviens pas aujourd’hui. Mais il paraît que je suis revenu avec une patate complètement dingue. Cette banane, c’était quoi ? C’était que Dieu était venu me parler. Il m’avait dit : « Arrête tes conneries. J’ai un dessein pour toi. C’est trop tôt pour te le dire. Tu vas voir, c’est génial. Fais-moi confiance. » Et là, j’ai décidé de lui faire confiance. En fait, je n’avais pas d’autre choix. J’ai continué à être accompagné par ce prêtre pendant un certain nombre d’années, et il continue de m’accompagner toujours aujourd’hui.
« C’est ce prêtre là que t’es en train de croiser qui doit te confesser. »
Et puis, en 2017, j’ai participé aux 50 ans du diocèse de Nanterre, J’avais une amie qui était adulte et qui se faisait confirmer. Il faisait très très chaud. C’était en pleine canicule. Au début de la cérémonie, j’ai eu super envie d’aller aux toilettes. Et je me suis dit : « il faut que j’y aille maintenant parce que si je n’y vais pas maintenant, je vais avoir deux heures de messe et je ne vais jamais tenir le coup. Je descends les marches et ça faisait longtemps que je voulais me confesser. J’avais un truc à confesser mais qui était extrêmement dur à confesser. En descendant ces marches, j’entends de nouveau un appel en disant : « C’est ce prêtre là que t’es en train de croiser qui doit te confesser. » Et je suis allé voir ce prêtre. Je l’ai arrêté en lui disant : « Mon père, je dois me confesser. » Il m’a dit « Mais la célébration va commencer ! » Je lui dit : « Cela va être très rapide. J’ai juste un truc à vous dire ; ça va prendre 2 min. » Alors, effectivement, j’ai pris que 2 minutes mais lui il a pris beaucoup de temps avec moi et je crois qu’il a été en retard à la messe… Mais il m’a accueilli de manière extraordinaire. Il m’a rappelé la miséricorde de Dieu infinie. La miséricorde, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que Dieu par-dessus tout, nous pardonne et qu’il nous aime de manière infini. Et ça, ça été génial ! Et puis deux jours après, je me réveille. Et là, le mardi matin, j’ai l’Esprit Saint qui arrive et qui me dit « témoigner » et je me dis : « Témoigner, mais ça veut dire quoi ? » Je comprends pas. Il m’a dit « Je t’ai donné un talent, c’est de prendre la parole. Tu le fais super bien dans ton boulot. Mais tu l’as jamais fait pour moi ou très peu. Et bien maintenant, tu vas témoigner, que, quel que soit le parcours qu’on a eu dans notre vie (et le mien il a été super sinueux, et il reste encore un peu sinueux), on a tous notre place dans l’Église ! »
Ce que Dieu a fait dans ma vie se résume en une parole : « Je t’aime ! »
« Je t’aime et quoi que t’aies fait comme connerie, je suis toujours là pour toi. Je suis un père, un père infini, avec un amour dingue qui juge pas, qui accueille, et qui te dit : tu comptes à mes yeux. Il y a tellement de personnes qui sont dans l’auto-exclusion de l’Eglise parce qu’ils s’imaginent qu’ils ne rentrent pas dans le canon de l’Église où il faudrait être ceci ou cela. Alors ils s’auto-excluent de l’Église ; et bien toi, je suis allé te chercher parce que tu es allé très loin dans les conneries, et tu as ta place dans l’Eglise. » Pour tout le monde, il y a un chemin de croissance qui nous permet de nous améliorer et de nous rapprocher de Dieu.