Je suis née il y a 45 ans, en Afrique. Quand j’avais 2 ans, mes parents ont divorcé et m’ont envoyé en France chez une tante. C’est elle qui nous a éduqué, ma soeur et moi, je n’ai pas vécu avec mes parents. Chez nous, on était chrétien mais pas pratiquant, on ne parlait jamais de Dieu. Les seuls liens que j’avais avec la foi se résument à une femme témoins de Jéhovah qui venait sonner chez nous et à une série télévisée que j’aimais beaucoup, sur Jésus. J’avais été très touchée par sa vie: je voyais surtout un gentil qui se faisait maltraiter par des méchants.
Quelques années plus tard, j’ai eu également des amis juifs pratiquants qui m’ont raconté de nombreux passages de l’Ancien Testament.
J’ai commencé à travailler à 16 ans, à 18 ans, j’ai quitté la maison pour travailler dans les médias: en radio et en agence de marketing et de publicité. J’avais soif de réussir et de construire une belle carrière. Pour moi, celui qui ne réussissait pas n’avait pas d’intérêt. Pour être fort et indépendant, il fallait gagner beaucoup d’argent. Celui qui n’a pas d’argent n’est pas digne de respect. Je venais d’une famille où j’ai vu les femmes très dépendantes de l’argent des hommes. Je voyais aussi que le lien qui unissait ma mère et la tante qui m’ élevait était avant tout un lien financier. Tout cela m’a donné un rapport complexe à l’argent. Ma lutte était celle de la liberté: gagner beaucoup d’argent pour réussir, être indépendante et libre.
Chez nous, c’était la jungle, ma tante élevait beaucoup d’enfants, il fallait crier fort pour se faire entendre et j’ai gardé ce caractère bien trempé, fait de force et d’ambition. Avec un associé, j’ai créé mon agence de communication par l’événement. Elle marchait bien, j’avais une certaine notoriété, je gagnais bien ma vie. J’étais connue dans mon agence pour ma pugnacité commerciale. J’étais très sociable mais j’avais une vie très extérieure à moi même. Les conversations authentiques me dérangeaient, je détestais les périodes de vide comme les vacances.
Puis est venue une période plus difficile, après la crise de 2008. Je me suis mise à avoir peur de tout. J’ai pris conscience que j’étais seule, que je n’avais pas d’amis authentiques. Les affaires ne marchaient plus du tout, tout pouvait s’écrouler du jour au lendemain. Un ami m’a dit: “je t’ai vue te transformer, qu’est ce que tu cherches au fond?” Sa question m’a vraiment dérangée. Je suis rentrée chez moi et je me suis mise à genoux et moi qui n’avait pas pleuré depuis 10 ans, je me suis mise à supplier le Seigneur en larmes. “Mon Dieu, mon Dieu, je sais que tu existes, tu ne m’as pas emmenée ici par hasard, il faut que tu interviennes, et si tu interviens, je te donne toute ma vie “. Quelques secondes après, en fouillant dans mon armoire, j’ai fait tomber un livre: un manuel de catéchisme.
J’ai alors redécouvert le “Notre Père” et le “Je vous salue Marie” et je me suis mise à les réciter nuit et jour.
Cet été là, autour du 15 août, j’étais à Paris et une nuit, j’ai fais un songe qui m’a bouleversée. J’étais dans le désert, il y avait une source d’eau, j’ai plongé dedans, puis je me suis vue sur un aigle en train de voler dans le ciel. Et dans le ciel, il y avait un énorme dragon et derrière, une immense lumière. Il y avait d’autres personnes à qui j’ai dit, “soyez forts, allons vers la lumière”. A mon réveil, j’ai pris conscience que le mal existait vraiment et en même temps, dans les jours qui ont suivi, j’étais dans une paix incroyable. Le lendemain de ce rêve, j’ai trouvé une Bible et reçu le verset “Je la conduirai au désert et je parlerai à son coeur” (Os 2, 14). J’ai senti que cette parole était pour moi. Quelques heures plus tard, j’ai rouvert la Bible et reçu: “ vous avez vu comme je vous ai porté sur des ailes d’aigle et vous ai fait arriver jusqu’à moi “(Ex. 19,4). Ca m’a vraiment impressionnée!
Mon agence était au bord de la faillite et c’est alors que, pour une marque, nous avons imaginé un film autour d’un champion qui se régénère en plongeant dans l’eau. Nous avons gagné ce budget, le plus gros jamais gagné par l’agence, c’était vraiment miraculeux!
Au travail, j’ai commencé à changer: moi qui était connue pour mon côté commerciale, je ne voulais plus répondre à certaines demandes de mes clients qui étaient contraires à mes valeurs. C’était une période très conflictuelle avec mon associé car de mon côté, je redécouvrais pourquoi j’avais voulu créer l’agence. Au début j’avais à coeur d’embaucher des jeunes sans diplôme, et au fil des années, je m’étais perdue à force de vouloir gagner toujours plus d’argent.
Un jour, en prenant un café, j’ai aperçu les cloches d’une église et je me suis sentie appelée à y entrer d’urgence. Là j’ai pu parler à un prêtre, lui raconter mon songe. Il m’a dit: “cela me fait penser au livre de l’Apocalypse, qui signifie non pas fin du monde mais “révélation” et c’est ce que vous venez de vivre”. Je lui ai répondu, “je viens vous demander le baptême”.
C’est ainsi que j’ai reçu le baptême en mars 2013. Depuis, j’ai envie d’aller à l’église tout le temps, je mémorise des pages entières de la Bible. J’ai vraiment soif de la parole de Dieu!
Avec Lui, j’ai découvert l’Amour! Auparavant, c’est à travers ma réussite professionnelle que je cherchais à combler cet amour maternel qui m’avait tant manqué.
Aujourd’hui, je ne peux m’empêcher de parler de Dieu aux gens que je rencontre. Tous les bistrots que je fréquente à Paris ont entendu parler de ma rencontre avec le Seigneur!
Le modèle féminin que j’avais en tête fait de force, d’indépendance, d’argent, m’avait rendu profondément malheureuse. Le Seigneur m’a permis de renouer avec une véritable féminité. L’amour du Seigneur m’a guérit de ma blessure d’abandon, mon coeur a été transformé!