Je suis née dans une famille catholique, un peu pratiquante mais pas trop… Quand j’étais au collège, j’ai vécu une période très difficile de ma vie. Je me sentais vraiment très seule, je ne me sentais pas aimée. Je n’avais pas d’amis à l’école et j’étais tout le temps toute seule. En rentrant chez moi, je pleurais quasiment tous les soirs et je ne me sentais pas du tout soutenue par mes parents. En 2005, je suis allée à Cologne pour les Journées Mondiales de la Jeunesse. A la fin de ce voyage, il y avait une grande veillée dans un champ immense où nous étions un million de jeunes. Le silence s’est fait. C’était incroyable. A ce moment-là, pour la première fois de ma vie, j’ai senti que Dieu était là et qu’il m’aimait. Et je me suis mise à l’aimer. C’est un peu comme si j’étais tombée amoureuse de lui ce soir-là.
“J’ai décidé que j’allais prier !”
Malheureusement, c’est assez vite passé. Je ressentais toujours un manque. J’étais toujours seule et je ne me sentais toujours pas aimée. Je n’avais pas confiance en moi. J’ai alors fortement souffert de la solitude du célibat. Je commençais à me dire : « Ce n’est pas normal, je suis encore célibataire ». Je me suis mise à sortir tous les jeudis soirs, à boire beaucoup d’alcool. J’ai eu des coups d’un soir. Ça allait jusqu’à un point où je n’étais tellement mal que j’ai fait croire à mes colocataires que j’avais envie de me suicider. Ils ont tiré la sonnette d’alarme et ont prévenu mes parents. Ça leur a fait un peu un électrochoc. Pourtant, je me sentais toujours seule et pas aimée. En 2011, je suis retournée aux Journées Mondiales de la Jeunesse qui avaient lieu cette année-là à Madrid. J’y ai entendu le témoignage d’un couple qui disait : « On ne se marie pas pour rompre la solitude ». Sur le coup, cette parole m’a un peu blessée car j’avais tellement envie de me marier pour rompre ma solitude. Je me suis alors rendue compte que j’avais une vision incomplète du mariage et une vision erronée de l’amour et qu’il fallait que je change ma façon de voir les choses. J’ai décidé que j’allais prier ! Que j’allais prier tous les jours, toute seule chez moi dans ma chambre.
“J’ai vraiment trouvé une joie intérieure profonde”
Même si je n’ai pas réussi à le faire tous les jours tout de suite, petit-à-petit j’ai appris à prier. Et j’ai été habitée graduellement d’une paix et d’une joie intérieure. J’ai pris conscience que Dieu m’aimait pour ce que j’étais. Ça m’a énormément réconfortée. Je me suis aussi mise à lire pour comprendre ce que disait l’Eglise sur le mariage et la sexualité. Au début, ça m’a beaucoup culpabilisée de ce que j’avais pu faire auparavant. Mais je me rendais compte en même temps que Dieu m’aimait tellement, qu’il avait envoyé son fils Jésus sur la terre pour se sacrifier pour moi et pour mes péchés et que le pardon de Dieu est tellement infini qu’il allait pouvoir pardonner même ce que je trouvais de plus horrible dans ma vie. J’ai vraiment trouvé une joie intérieure profonde.
Evidemment, cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus de tristesses ou de moments difficiles dans ma vie. J’ai d’ailleurs eu à nouveau un épisode dépressif où je n’allais pas bien du tout. Mais, ce qui avait changé, c’est que Dieu était avec moi. Il était là à mes côtés. Je lui disais : « Seigneur, je ne sais pas quand est-ce que ça va allait mieux. Mais je sais qu’à un moment donné, toi seul connais le jour, ça ira mieux. ». A la fête de Pâques suivante, j’ai entendu cette parole : « Ta tristesse sera changée en joie ». Ce jour-là, j’ai commencé à être guérie de cette période de dépression.
En fait ce qui est merveilleux, c’est que lorsqu’on a Jésus avec soi, qu’on s’accroche à lui par la prière, par la messe, à chaque fois qu’on tombe, il nous relève !