Je suis l’aîné d’une fratrie de trois garçons. Nous avons grandi dans le manque de moyens, les brimades, les violences physiques et verbales. Nous n’avons pas grandi, vous l’avez compris, dans une foi quelle qu’elle soit bien au contraire. Donc tout ça vous comprendrez que ça ne développe pas une vision pérenne de l’avenir. J’ai rencontré ma première femme. Nous nous sommes mariés civilement. Mariage au bout de 10 ans de vie commune, et divorce au bout trois ans de mariage. Donc ça ça a mis une certaine épreuve aussi. Mais l’épreuve la plus dure, c’est le suicide de mon jeune frère qui est parti, qui a décidé de nous quitter à l’âge de 17 ans. Et à un moment donné, j’ai fait partie d’un groupe de black métal, j’étais totalement réfractaire au culte.
“on va se marier et ce sera à l’Eglise ou rien”
J’ai rencontré Stéphanie, elle était baptisée, croyante mais non pratiquante à l’époque. Je m’étais juré de ne plus jamais me marier et lorsqu’elle m’a dit “on va se marier et ce sera à l’Eglise ou rien” j’ai dit “oui” et mon frère Sébastien me propose un jour de participer à un parcours Alpha.
“J’ai éprouvé le besoin après de me rendre à la messe”
J’y suis allé pour deux raisons la première fois : parce que nous ne partagions rien avec mon frère Sébastien, quasiment rien, toujours du fait de ce que nous avions vécu pendant notre enfance, et là ça pourrait faire sourire, parce que justement il y avait à manger. Ok, j’y vais, je vais pouvoir poser des questions, des questions rudes, j’étais encore dur, c’était des questions à l’attaque si je puis dire et j’ai obtenu des réponses qui pour certaines ne m’ont pas satisfait sur l’instant mais j’ai éprouvé le besoin d’y retourner et bien les 10 séances m’ont ouvert. J’ai ouvert mon cœur, ouvert mon esprit et donc à la fin du parcours Alpha j’ai commencé à lire la Bible et j’ai éprouvé le besoin après de me rendre à la messe. C’est ma femme qui a dit : “et si nous allions à la messe”. J’ai dit “oui, ok, on y va” et à la sortie d’une messe j’ai demandé le baptême. Comme je suis un plaisantin elle n’a pas cru ça au départ. Elle me regarde et je dis : “j’ai demandé le baptême” elle a fondu en larme parce qu’elle a compris que c’était vrai.
“Nous sommes tous pécheurs, y’a un travail à faire au quotidien.
Il me manquait quelque chose. J’allais à la messe tous les dimanches mais il me manquait quelque chose. Auparavant, lorsque je n’étais pas croyant et que j’étais réfractaire, pour moi tous les chrétiens, pas les croyants mais les chrétiens étaient tous identiques, ils étaient coincés, ils devaient être irréprochables et ils étaient faibles puisqu’ils avaient besoin d’un Dieu pour vivre, moi j’avais pas besoin. J’ai compris après que j’étais dans l’erreur bien entendu. Alors c’est pas gagné, bien entendu, mais tout le monde sait que ce n’est pas gagné, nous sommes tous pécheurs, y’a un travail à faire au quotidien.
“Je suis toujours accompagné du Christ que ça aille bien ou que ça aille mal”
J’étais violent moi aussi, j’étais reproducteur par rapport à la violence que j’ai vécu étant jeune. Donc j’ai été violent physiquement mais aussi avec les mots et les mots ça fait très mal, ça fait souffrir les mots, et je prie le Seigneur pour ne plus utiliser ce mode de communication. J’y arrive, c’est pas facile tous les jours mais j’y arrive. Je suis toujours accompagné du Christ que ça aille bien ou que ça aille mal. Et on appréhende la vie d’une autre manière et donc là je respire. Dans le cadre de mon travail, je roule beaucoup, je suis toujours tout seul, j’ai un travail d’itinérant et je demande à la Vierge mais je demande aussi au Christ, il faut que l’amour emplisse le cœur de chacun, y’a que ça qui peut nous sauver. Y’a que ça. J’ai bien vu la différence entre le maintenant et l’avant. Donc si ça marche sur moi, c’est que ça doit marcher sur les autres aussi !