Je suis né dans une famille catholique de quatre enfants. On priait en semaine en famille et on allait à la messe le dimanche. Quand j’étais jeunes, on des garçons de mon âge se sont moqué de moi et ça m’a beaucoup blessé. Il se trouve qu’à ce moment-là j’étais assez timide et à cause de cet incident, j’ai commencé à avoir peur des autres jeunes de mon âge et à les mépriser intérieurement.
“Je ne trouvais plus de sens à ma vie”
En arrivant au collège, ça ne se passait pas très bien non plus, on se moquait de moi également, on m’insultait et de fait, j’étais assez seul, je ne parlais pas beaucoup aux autres, je n’avais pas vraiment d’amis et donc j’ai commencé à jouer à un jeu en ligne dans lequel j’avais une certaine reconnaissance, un univers, et je jouais avec d’autres joueurs. De fait, la journée je souffrais parce que je ne parlais à personne et le soir j’avais ce refuge dans lequel j’avais l’impression de m’épanouir, mon petit bonheur personnel. En classe de 4ème, j’avais 13 ans et je jouais de plus en plus le soir. Ma relation avec mes parents devenait de plus en plus colérique. Ils ont donc décidé de supprimer ce jeu, du jour au lendemain. Au bout de deux-trois jours, je me suis rendu compte qu’ils n’avaient pas cédé, que je n’arriverai pas à les convaincre. A ce moment-là, je me suis demandé ce que j’allais devenir, je me trouvais nu intérieurement et je ne trouvais plus de sens à ma vie. Et de fait, j’ai commencé à cultiver l’idée du suicide en pensant à des moyens de me suicider, en imaginant ma mort. Intérieurement je voulais qu’on me regrette et que l’on m’aime, que mes parents regrettent ce qu’ils m’ont fait, leur décision, mes camarades, ce qu’ils m’ont fait subir et Dieu aussi qui a permis que tout cela arrive.
“J’ai su intérieurement que Jésus me pardonnait”
En classe de 3ème, le sacrement de la confirmation nous a été proposé, et moi comme je voulais être en règle avec Dieu, j’ai décidé de suivre ce parcours dans lequel on devait vivre trois jours de retraite à Marienthal en Alsace chez des sœurs. Ces religieuses étaient très souriantes et très serviables, ce qui me surprenait puisqu’elles priaient plusieurs heures par jour. Pour moi la prière était nécessaire pour être en règle avec Dieu, c’était quelque chose d’obligatoire mais qui ne rendait pas spécialement heureux. Mais ces religieuses étaient profondément heureuses, profondément souriantes alors que moi je ne souriais pas. Elles me touchaient beaucoup et m’interpellaient. Le troisième jour de la retraite, on nous a proposé le sacrement de la confession. Cela faisait plusieurs années que je ne m’étais pas confessé, mais comme je faisais confiance à l’équipe qui nous accompagnait, j’ai décidé de jouer le jeu en allant me confesser. Et lorsque le prêtre a dit à la fin de ma confession : “Et moi au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit, je vous pardonne tous vos péchés”, là j’ai ressenti une grande joie intérieure, comme si toute ma tristesse volait en éclat, j’ai su intérieurement que Jésus me pardonnait, Jésus me libérait de ce mal, qu’il me montrait son amour. J’ai eu la certitude intérieure à ce moment-là qu’il ouvrait une nouvelle page dans ma vie, que ça n’allait plus du tout être la même chose.