“Ce n’est pas possible de croire”
J’ai grandi dans une famille non croyante, même pour certains anticléricale, j’ai quand même été baptisé parce que c’était la tradition. Dans cette famille il y avait un problème de violence, j’étais frappé régulièrement quand j’étais petit par ma mère. Ça a créé un immense mal être en moi qui s’est ressenti à l’école, et ça a fait que j’étais aussi harcelé à l’école. Au moment du collège je me dis “Ce n’est plus possible cette situation là”, et je commence à me rebeller. J’ose affronter ma mère en face, et ce n’est plus moi qui suis harcelé, mais c’est moi qui harcèle. Arrivé à la période du lycée, je commence à tomber dans certaines addictions, à l’alcool, à la drogue, à la pornographie, c’était un peu pour moi une manière d’oublier tout ça. Jusque là, avec tout ce que j’avais subi avant, je me disais “Ce n’est pas possible de croire”. Je rejette donc cette Eglise et j’ai fait une démarche de débaptisation.
Un immense bien être m’envahit et la certitude que Dieu existe
A l’age de 21 ans, j’ai pu rencontrer un ami qui s’appelait Thomas. Il était catholique, il était joyeux, heureux, il était comme moi, enfin comme nous, comme tout le monde, mais voir Thomas, son témoignage de vie, a fait que je me suis rendu compte que les catholiques sont un peu comme tout le monde et que l’on peut les fréquenter. Par son intermédiaire j’ai fait d’autres rencontres d’amis catholiques qui m’ont proposé d’aller avec un petit groupe dans une abbaye. Dans l’abbaye il y avait une chapelle où il y avait un temps de prière, je ne savais pas ce qu’ils faisaient exactement mais je me suis dit “Je ne risque rien” . Je me mets au fond de cette chapelle, en méditation, en silence et là un immense bien être m’envahit, apaise toutes les blessures que j’avais, et en même temps amène la certitude que Dieu existait. Après cela, j’étais complètement chamboulé, et heureusement j’avais des amis dans la foi qui ont pu me guider, petit à petit. Ils m’ont amené à une messe, la messe de Pâques qui est une messe très joyeuse, là je me suis dit “Si c’est tout le temps comme ça les messes je vais y retourner” et je suis allé à une messe, puis à une autre, puis une autre… C’est comme ça que j’ai pu m’intégrer dans la foi, commencer mon premier cheminement dans la foi.
Je me suis senti libéré de tout ça
J’ai rencontré plusieurs amis qui étaient catholiques, et à un moment ils m’ont parlé d’étapes à suivre après le baptême pour rentrer pleinement dans ce que propose le Christ. Dans toute cette préparation il y a autre chose qui est proposé, c’est le sacrement du pardon. Or pour moi, c’était impossible d’aller voir quelqu’un que je ne connaissais pas pour lui dire tout ce que j’avais pu faire comme conneries, surtout le gros péché que j’avais d’avoir rejeté mon baptême. Pour moi c’était une honte, je ne pouvais pas en parler. Mais à un moment donné, je me suis dit “Je vais quand même y aller, je vais lui dire” et quand il m’a dit “Je te pardonne au nom de Dieu”, je me suis senti complètement libéré de tout ça. C’est comme s’il y avait un gros boulet qui me retenait qui s’était détaché et qui à fait que j’ai pu avancer pleinement dans la foi, me guérir, petit à petit de toutes mes addictions.
Je suis enraciné dans la foi
Je pense que Jésus pour moi c’est celui qui m’a sauvé. Ça peut paraître farfelu de le dire comme ça, mais j’étais vraiment très mal parti, et si j’avais continué dans cette démarche là, je ne sais pas ou je serais aujourd’hui. Je suis enraciné dans la foi, j’ai un rocher au dessous de moi qui est le Christ. Même si je fais des faux pas, si ça ne va pas, je suis enraciné dessus et je ne pourrais pas bouger.