Je m’appelle Isabelle. Quand j’étais enfant, ma maman nous encourageait, mon frère et moi, à aller à la messe. J’y allais par obéissance mais, en fait, je m’y ennuyais terriblement : je ne comprenais pas le sens des paroles et je ne voyais pas ce que j’y faisais. Et du coup, je me fâchais même contre Jésus en lui disant : « Mais quel sens ça a ? Ça ne change rien dans ma vie. » Pourquoi j’allais à la messe et est-ce qu’Il existait…j’avais plein, plein de questions jusqu’à tant que je sois étudiante et qu’à l’occasion de mes études je rencontre des amies qui avaient la pêche, qui croyaient en Dieu, qui étaient joyeux. Et ça me faisait très envie.
Et, pour vivre de cette joie, elles m’ont encouragé à venir faire une retraite. Et je les ai suivies. J’y suis allée. Et, lors de cette retraite, on nous a fortement encouragés à vivre la confession, le sacrement de réconciliation. Alors moi, ça faisait très, très longtemps que je ne m’étais pas confessée. Je ne savais plus trop comment m’y prendre. Et du coup, consciencieusement, j’ai listé sur un papier ce que je pensais être mon péché comme la gourmandise, la jalousie… Et je suis allée voir un prêtre en pensant qu’il allait commencer par me demander : « Qu’as-tu fait, ma fille, comme péché ? » Et j’ai été complètement désarçonnée parce que ça s’est pas du tout passé comme ça. Il m’a demandé comment je m’appelais. Donc j’ai pu lui dire mon prénom. Il m’a demandé, il m’a dit : « Isabelle, est-ce que tu aimes Dieu ? » Et, dans le regard de ce prêtre, alors ça a été incroyable parce qu’en même temps j’ai senti, j’ai perçu vraiment l’amour de Dieu pour moi, l’amour d’un Père qui nous aime tels que l’on est. Et puis, en même temps, j’ai vu ce qu’était le péché, qui n’avait rien à voir avec tout ce que j’avais pu lister, mais vraiment ce qui m’empêchait d’être en relation avec Dieu, ce qui me coupait de cette relation avec un Papa d’amour qui m’aimait, m’aimait vraiment telle que j’étais. Et c’était vraiment merveilleux parce que je ne m’étais jamais sentie aimée comme ça : complètement aimée et, en même temps, ce qui était mon péché ne m’écrasait pas. C’était pas quelque chose qui m’écrasait : c’était quelque chose qui était doux et qui m’a donné envie de toujours rester dans cet amour du Père.
Et du coup, j’ai pleuré beaucoup parce que… toute la journée. Et après, je me sentais fragile mais heureuse comme un petit enfant qui est tout propre et qui a vraiment envie d’aimer, aimer autour de lui. Et donc, ça a été la grande conversion : j’ai découvert que la foi c’était pas quelque chose d’intellectuel, mais c’était une histoire de rencontre, rencontre entre soi et Dieu qui est vraiment un Père et qui nous aime tels que nous sommes.
Et aujourd’hui, je suis toujours habitée par cette paix, cette joie, cette envie de me laisser aimer par Dieu. Et je crois que, si ça doit changer quelque chose, c’est cette joie, cette espérance que j’ai pour la vie avec le fait de savoir que je suis aimée : quoi qu’il arrive, Dieu m’aime. Il est là avec moi et que je n’ai rien à craindre. Et la vie est devant. Et la vie est belle !