Je suis issu d’une famille chrétienne, on allait à la messe mais on ne priait pas en famille. Pendant mon collège et mon lycée, je souffre de relatons d’amitiés compliquées. Et c’est à cette même période que mon grand père meurt. C’est une grande souffrance car je me sens très proche de lui. Malheureusement, je n’ai pas pu lui dire au revoir avant qu’il parte, je l’ai même quitté, un peu énervé contre lui. C’est une grande douleur que je porte au lycée.
La belle vie commence avec les études. J’ai beaucoup de copains, je sors beaucoup. Et je bois beaucoup… de plus en plus jusqu’à boire tous les jours. Un jour, une amie me propose une retraite spirituelle. Je décide au fond de moi de me trouver une copine, c’est l’objectif de ma retraite, plus que la prière. Mais je ne peux échapper à un temps de prière avec mes copains. Je dis alors au Seigneur : “De toute façon Seigneur, tu ne m’écoutes pas, tu n’en as rien à faire de ce que je vis, de ce que je dis.” Un homme prend alors le micro et je l’entend dire : “Il y a un jeune dans cette assemblée qui a perdu son grand–père, qui n’a jamais pu lui dire au revoir, et son grand père lui dit au revoir”. Et là, le cœur profondément touché, je sens l’amour du Christ, l’amour de Dieu pour moi. Toute la haine que j’avais entretenue contre lui pendant mon passé disparaît. Je vois qu’il m’aime, je suis aimé par lui !
Après la retraite, je me sens heureux et “un mec bien. “ C‘est ce que je me dis. Très rapidement, au bout de deux semaines le feu de ma retraite s’éteint. Je sais que j’aime Dieu mais la reprise est difficile : je continue de boire autant. Je suis tiraillé, ma vie ne correspond pas à u’au fond de moi j’aimerais vivre, vivre de l’amour de Dieu. Je me sens happé par le monde, mais je sais que ça n’est pas cohérent avec ce que je veux vivre avec Dieu.
Je m’inscris à un groupe de prière avec des étudiants pour ne plus être seul et être accompagné. Mais cet engagement, fort pour moi parce que je sais que je vais y retrouver l’amour de Dieu, est encore difficile à tenir. Je préfère rapidement retrouver mes copains et boire. Puis pendant six mois je tiens mon engagement et je retrouve toutes les semaines huit personnes que je n’aurais pas forcément choisi comme ami mais qui m’ont appris à prier et à entretenir ma relation avec Dieu.
Cela fait maintenant six ans que tous les jours, je décide de prier et aujourd’hui j’apprends complètement à m’abandonner au Christ, à dire “Seigneur, tu sais ce qui est bon pour moi” et au lieu de me tourner vers moi je me tourne vers le Christ, pour les autres. C’est un grand bonheur, un abandon. Aujourd’hui je dis au Seigneur “Je te remets ma vocation, que ce soit pour être prêtre, ou pour aimer une femme, je te le remets”. C’est le grand abandon et c’est une joie immense.