Ma mère était croyante, mon père ne l’était pas mais il ne s’opposait pas aux pratiques religieuses de ma mère. J’ai donc été baptisé, j’ai fait ma première communion, j’ai été confirmé jeune. Et je me suis éloigné de la foi au lycée, et après, durant les années étudiantes : je voulais vivre pleinement, être libre.
Lors de mes premières années d’enseignant, je suis tout de suite reconnu comme un excellent enseignant. J’avais un sentiment d’accomplissement, de puissance. Mais en parallèle, je vivais des difficultés dans mon couple. Au lieu de me remettre en question, je me demandais surtout si le bonheur existait, et où est-ce qu’il était.
“Grâce à mon père, j’ai ouvert la porte de mon cœur à Jésus”
Pendant cette période, mon père est en phase terminale d’un cancer. Un soir, alors qu’il est anxieux et agité, il demande à ma mère de lui apporter sa médaille de Marie. Quand ma mère lui met autour du cou, tout de suite il s’apaise et s’endort. Je suis sous le choc : je viens d’assister à quelque chose que je ne comprends pas, mas que je souhaite garder au fond de mon cœur. Je veux garder cette scène en souvenir. En l’analysant maintenant, je me dis que par sa mort, mon père m’a donné la vie : à ce moment précis, grâce à mon père, j’ai ouvert la porte de mon cœur à Jésus.
“Je ressentais toujours une paix et une joie particulières”
Quelques mois plus tard, je suis parti travailler à l’étranger. Une enseignante de l’école m’a parlé d’une messe en français une fois par mois. J’ai saisi cette opportunité, mais surtout pour rencontrer des personnes. Je ne le savais pas mais le Seigneur m’y attendait. Après chaque messe je me sentais apaisé, je me sentais en famille. Je ressentais toujours une paix et une joie particulières.
“Je lui ai demandé de me pardonner”
Pendant l’année scolaire 1999-2000, j’ai eu une enfant dans ma classe dont les parents étaient de la Communauté des Béatitudes. Ils m’ont petit à petit ramené sur le chemin de l’Eglise en me faisant une petite catéchèse. Au bout de quelques mois ils m’ont parlé parlé de la confession. Cela faisait plus de 15 ans que je n’étais pas allé me confesser, que je n’avais pas discuté avec un prêtre donc très sérieusement j’ai essayé de regarder ma vie. J’ai écrit tout ce qui me paraissait sombre, tous les aspects difficiles de ma vie. Je voulais être en vérité. Donc quand je suis allé vers le prêtre pour me confesser, j’ai lu ces quatre pages, et au moment de recevoir la bénédiction, j’ai été inondé d’amour. J’ai vraiment ressenti que j’étais aimé. Ce n’était plus un concept ou une idée, il y avait une personne vivante qui m’aimait. Et grâce à cette confession, grâce au pardon reçu de Jésus, toutes les écailles sont tombées, toutes mes priorités ont changé. J’ai vu le monde de manière différente et c’est pour ça qu’en sortant je suis allé voir mon épouse, je suis tombé dans ses bras et je lui ai demandé de me pardonner.
Ma vie a changé. Avant je m’imaginais tout puissant et ça ne m’apportait que de la souffrance. Aujourd’hui je me sens juste à ma place, et cette petitesse m’apporte la paix. J’ai découvert où était le bonheur.