“C’est la première fois que j’entends cette parole”
Je suis issu d’une famille non pratiquante. J’ai un caractère plutôt renfermé, pas très causant, plutôt sérieux et intellectuel. Quand j’étais enfant, ma famille ne pratiquait pas mais nous allions à quelques événements religieux, à Lourdes notamment. Au cours d’un voyage familiale en Suisse, nous entrons dans une église un dimanche matin pour la visiter. A la fin de la messe, le célébrant s’approche de moi, me demande mon prénom et me dit : “Dieu te bénisse François.” C’est la première fois que j’entends cette parole et que quelqu’un s’adresse à moi pour quelque chose qui ne soit pas uniquement du nécessaire. Cette rencontre me touche, je ne l’oublie pas.
“Je découvre la religion au fur et à mesure du pèlerinage”
Pendant mes études à Sciences-Pô, un étudiant distribue des tracts pour une semaine de vacances spirituelles en Espagne. Je me rends à la première réunion de présentation à la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre à Paris. Je m’inscris au pèlerinage, sans trop savoir pourquoi. Je découvre la religion au fur et à mesure du pèlerinage, je suis de plus en plus intéressé. Les enseignements du prêtre me touchent, mais aussi les échanges avec les jeunes et les visites d’églises.
Le vendredi Saint, le jour de la commémoration de la crucifixion et de la mort de Jésus, c’est la première fois qu’on me propose de jeûner. Je me confesse aussi pour la première fois. Nous arrivons à Saint-Jacques-de-Compostelle le Samedi Saint. Pendant la cérémonie de Pâques le dimanche, j’ai la certitude intérieure que le Christ, Jésus, est vivant et ressuscité. Il n’est pas seulement ressuscité en âme, mais aussi en corps. Cette résurrection serait aussi pour moi et pour chacun de nous. Cette découverte me remplit de joie : j’ai enfin une espérance ! Avant, comme je ne croyais en rien, il n’y avait rien après la mort, donc je ne savais pas quoi faire de ma vie. Aujourd’hui, j’ai l’espérance de la résurrection après la mort !
“C’est d’abord la joie et cette certitude intérieure qui m’ont fait avancer”
Le fait de rencontrer des jeunes et un groupe constitué, je me suis mis en marche. Mais c’est d’abord la joie et cette certitude intérieure qui m’ont fait avancer. J’ai commencé à avoir une vie chrétienne assez régulière : la messe, la confession, la prière, les pèlerinages, participer à l’activité de l’Eglise faisaient partie de ma vie. Ma manière de travailler ou d’agir ont changé aussi, je me suis ouvert aux autres, j’ai osé sortir de moi-même pour rencontrer les autres. Ce changement est toujours en cours puisque que la conversion doit être quotidienne. Et ce n’est pas toujours facile de changer ma vieille nature.
C’est depuis maintenant presque 40 ans que ça dure et je suis toujours dans cette joie et cette certitude du Christ ressuscité !