Je m’appelle Fiancé, 47 ans. Il y a encore quelques années, Dieu, pour moi, c’était une idée : c’était presque un concept, beaucoup de livres, beaucoup de littérature là-dessus. Je ne dis pas que j’étais athée, mais Dieu c’était une idée, une théorie, qui avait peut-être, certes, sa puissance qui agissait je ne sais pas comment, mais c’était vraiment une théorie.
J’ai toujours eu un désir de paix, de paix mais vraiment absolue. J’ai cherché un peu dans les livres. Et puis j’ai commencé à interroger les gens que je rencontrais. Donc j’étais chercheur. Je voyageais aussi beaucoup dans les conférences. Et puis les gens que je rencontrais de haut niveau, je posais des questions : des philosophes, des scientifiques. Mais je me rendais compte que ces mêmes personnes qui étaient des sommités pour moi, étaient, parfois, en quête de la même chose.
Finalement, j’ai rencontré une jeune femme qui était croyante : elle a reçu, elle, une éducation vraiment chrétienne, elle était solide là-dessus. Je l’accompagnais à des lieux de pèlerinage chrétiens. Et puis, on est arrivés comme ça, à un lieu, mais vraiment inattendu, où on prétend que Jésus est apparu ici, qu’il a dévoilé vraiment le cœur-même de son amour pour les hommes. Et moi, c’était la première fois que j’entendais quelque chose comme ça.
Et ça a aiguisé ma curiosité de chercheur : « Tiens ! Bon ! Mais encore… » Et puis comme ça, j’ai suivi un peu son itinéraire : il faut visiter le lieu. On visitait l’endroit. Et puis je me suis retrouvé dans une chapelle comme ça. Et c’était calme ! On rentrait, il y avait un silence absolu, les gens étaient en prière. Donc ma compagne, tout de suite elle s’est posée, elle a l’habitude… Elle s’est mise à prier. Moi j’étais debout, je regardais un peu autour de moi. Et puis, j’ai eu l’impression qu’on pouvait entendre le silence. Et je me suis mis à entendre le silence.
Et puis là, j’ai eu une douceur, mais une vraie douceur, tendre…une tendresse ! C’est comme si ce silence murmurait comme ça, à l’intérieur de moi, de mon cœur, ce silence murmurait comme ça : « Ça fait tant d’années que je t’aime, ça fait tant d’années que j’attends que tu aies juste un regard pour moi. Tu te rends compte, aujourd’hui, j’ai l’impression qu’on est, enfin, face à face ! » Et puis moi, j’essayais de regarder un peu à ma gauche, un peu à ma droite : j’ai vu des gens en train de prier. Il y avait une croix, le crucifix comme on dit alors, de Jésus.
Et puis je me suis mis, moi aussi, à regarder dans cette direction. Et c’est là que ce même message dans mon cœur s’est amplifié, donc toujours dans le même sens, mais avec plus de précision : « Vraiment, ça fait tellement longtemps que je t’aime ! » Et j’ai fondu en larmes. J’ai vraiment fondu en larmes. Je me dis : « Mais ça alors ! Quelqu’un qui m’a tant aimé au point de donner sa vie ! » Dans mon histoire personnelle, il y a des gens qui ont perdu leur vie pour moi. Et là, c’était quelqu’un que je ne connaissais pas.
Maintenant que je me suis retourné, je ne peux plus le perdre du regard. J’ai demandé à être baptisé. J’ai pas été baptisé parce que, voilà, je ne connaissais pas tout ça. Et pourtant, j’ai baptisé les enfants qu’on a eus avec ma compagne. Ils ont été tous baptisés parce que la maman était pour moi aussi, un exemple où je sentais qu’il y avait quelque chose de bon qu’elle avait reçu, j’aimerais bien que mes enfants reçoivent ça, mais que moi, j’avais pas encore reçu.
Au moment où je vous parle, je suis vraiment conscient que j’ai un Père, un Père éternel, que je ne perdrai pas. Ce que je vis, moi, c’est une joie débordante. J’ai un cœur joyeux. Autant j’ai besoin de prier, de me ressourcer, de faire silence, autant j’ai besoin de dire à un frère, à une sœur que nous avons une personne, un Dieu qui nous aime, un Père, et qui nous autorise à nous aimer nous aussi.