Il y a quatre ans j’ai appris que j’étais schizophrène. Ma maladie a engendré des souffrances de non intégration à l’école au niveau de l’apprentissage. Je n’arrivais pas non plus à me faire des amis, je me retrouvais seule. C’était pareil en famille, je ne m’intégrais pas à mes cousins et cousines. J’ai vendu mon corps au garçon, je reproduisais ce que je voyais chez moi : je voyais mon père embrasser ma mère : j’embrassais des garçons ; mon père me donnait des fessées : je donnais des fessées au garçons, etc…
J’ai rencontré quelqu’un, je me suis mise en ménage avec lui, tout se passait bien. J’ai rencontré ses parents, c’était la vie familiale qui commençait. Une vie rêvée. J’ai donc commencé à réfléchir à quelle sorte de mariage je voulais, si c’était un mariage simplement civil ou un mariage à l’église. C’est le mariage à l’église qui a remporté la victoire. J’ai senti dans mon cœur cette contraction entre le fait que je n’allais plus à l’église le dimanche et le fait de vouloir me marier à l’église. Je savais que je pouvais faire ce que je voulais de ma vie mais que sans Dieu ma vie ne serait pas celle qu’elle devait être.
A ce moment-là je me suis dit : « plus jamais sans Dieu” et je suis retournée à la messe le dimanche et petit à petit j’ai changé de vie. J’ai quitté mon ami, j’ai changé de vie parce que je ne pouvais plus traîner dans les bars, jouer au billard, j’étais persuadée que Dieu me donnerait d’autres amis. Ma foi a été réactualisée au moment où on m’a annoncé ma maladie.
Aujourd’hui je suis heureuse car j’ai acquis une maturité humaine et spirituelle, j’ai compris l’inquiétude de mes parents et la surprotection qu’ils me vouaient face aux difficultés que je rencontrais. J’ai pu entamer un chemin de guérison, de compassion et de pardon vis-à-vis de mes parents, de mes sœurs, de mes collègues de travail, de toutes les personnes qui m’ont offensé. Ça a été une révélation pour moi.
Témoignage recueilli et réalisé en partenariat avec KTO