Je m’appelle Édouard. J’ai 32 ans. Je suis issu d’une famille catholique. Mes parents m’ont fait baptiser petit, enfant. Et, néanmoins, pendant plusieurs années, je n’ai pas eu de vie spirituelle particulière : j’allais à la messe par habitude. J’étais aux scouts aussi, jeune. Donc je baignais dans un environnement chrétien, catholique, mais j’avais une relation assez intellectuelle à la foi, au rapport à Dieu. Je ne me posais pas beaucoup de questions et je suivais ce que faisaient mes camarades de classe, ce que faisaient les jeunes qui étaient dans le scoutisme avec moi. Et, en école d’ingénieur, en l’occurrence, j’ai complètement décroché. Je n’allais pas à la messe, je n’avais pas vraiment de vie spirituelle : tout ça s’est, petit à petit, un peu amenuisé. Et me posais assez peu de questions.
Ça a été comme ça pendant près de dix ans. Et puis un jour, j’ai rencontré une jeune fille qui est devenue ma femme depuis, Laetitia, et qui m’a dit un jour : « Est-ce que ça te dirait, Édouard, de suivre avec moi un parcours de formation un petit peu spirituel, avec des temps de prière, des temps de formation, de catéchisme disons, pour personnes plutôt adultes ? Moi, ça me ferait plaisir que tu m’accompagnes ». Et donc, à ce moment-là, j’ai dit : « Pourquoi pas ! » C’était un sujet qui m’intéressait sur le plan intellectuel mais…ça restait vraiment, pour moi, une découverte intellectuelle, culturelle.
Et donc j’ai engagé comme ça, c’était en 2015, un parcours de deux mois où, chaque semaine, le mercredi soir, on se retrouvait en petits groupes pour discuter de choses un peu spirituelles. Il se trouve qu’il y avait un prêtre qui était là et qui nous parlait, autour d’une belle icône, de ce qu’était un peu Dieu, ce Dieu qu’on avait un petit peu (en tout cas pour ma part) oublié : j’avais de vagues souvenirs d’enfance de catéchisme mais, évidemment, tout ça était un peu nouveau. Et donc, semaine après semaine, j’ai eu la chance de suivre ce parcours qui était intéressant, mais c’était quelque chose de théorique. Et puis ça a duré comme ça près de deux mois.
Et puis, je me rappelle bien l’avant-dernière séance de ce petit parcours de formation-prière, disons-le comme ça, où un des jeunes organisateurs me dit : « Alors, Édouard, est-ce que le parcours t’a plu ? » Je dis :
« Oui, oui.
— Et est-ce que tu veux qu’on prie pour toi la semaine prochaine, à l’issue de ce parcours pour la dernière session ? »
Et là, je me rappelle lui dire : « Écoute, je ne crois pas en avoir besoin. Merci pour ce parcours. C’était intéressant. Mais je ne crois pas avoir besoin qu’on prie pour moi et puis je n’en n’éprouve pas le désir. » Et là, il m’a dit : « Au fond, qu’est-ce que tu as à perdre ? Est-ce qu’il y a quelque chose qui te fait peur ? Je t’invite vraiment à te laisser conduire, à ce qu’on puisse prier pour toi, à ouvrir ton cœur, et puis…voilà. Peut-être qu’il va se passer quelque chose de bon, de positif. »
Et puis là, j’ai un petit peu basculé. Je me suis dit : « Allez ! Lançons-nous ! » Et puis j’ai accepté qu’on prie pour moi. Donc, la semaine d’après, je me suis retrouvé avec un petit groupe, dans une petite chapelle de cette église où nous avions suivi le parcours depuis deux mois. Et puis on m’a demandé de dire quelque chose. Donc là, je ne savais pas trop quoi dire. J’arrivais pas trop à parler. Mais j’ai simplement dit une chose quand même. J’ai dit : « Dieu, si Tu existes, je suis prêt à te rencontrer. » C’était pas formulé avec ces mots-là, mais c’est l’esprit. J’ai accepté un peu, un saut dans l’inconnu. J’ai accepté de me laisser surprendre, alors que j’étais, encore une fois, sur un plan très intellectuel en rapport avec l’existence de Dieu qui était, pour moi, une hypothèse. Mais j’ai accepté : « Seigneur, Dieu, si tu existes, je suis prêt à te rencontrer. »
Et puis là, très simplement, des gens ont prié pour moi. Et ça ma touché, sans que ce soit la révolution, le feu, la transcendance…que sais-je…C’était pas du tout ça. Mais j’étais simplement touché, en me relevant, que les gens aient prié pour moi. Et en fait, tout a changé à ce moment-là, mais très progressivement, sans que je m’en rende compte. Et j’ai senti petit à petit, mais depuis ce moment de prière, que mon cœur se transformait. Et donc, j’ai eu ce besoin de revenir à la messe, de prier ensuite tous les jours. On s’est mis à prier en couple aussi. Et dans notre couple, ça a été assez fort : j’ai senti que lien d’âmes grandissait aussi et que ça nous soudait.
Et puis un jour, on s’est posé la question du mariage aussi. Et ça a été très important. On s’est engagés dans des associations caritatives. J’ai ensuite changé de métier puisque, quelques années après, j’ai eu le désir de m’engager auprès des populations des quartiers difficiles en France. Tout ça, c’est une espèce de feu qui a grandi en moi : j’avais vraiment cette soif, et je l’ai encore, de me rapprocher de Dieu et de son amour au quotidien., car Il me donne vraiment son amour au quotidien.