Pendant mon enfance, j’ai été abusée sexuellement par un membre de ma famille. Cela a duré 7 ans, de 6 à 13 ans. C’était tellement horrible que mon cerveau m’a fait oublier ces événements pendant plus de 20 ans. Pendant toutes ces années, inconsciemment j’ai cherché à me détruire par tous les moyens possibles : automutilation, anorexie, boulimie etc. Le but était de passer inaperçue et que surtout les hommes ne me remarquent pas, afin qu’ils ne me désirent pas. En 2007, j’allais tellement mal que je ne parvenais même plus à aller travailler. J’ai dit à Dieu : « Tu m’as abandonné ! Je vais très mal, et tu n’es pas là ! » Je suis allée consulter plusieurs médecins et avec leur aide, j’ai pu mettre des mots sur ce qui c’était passé dans mon enfance. Les souvenirs sont alors revenus avec une intensité incroyable. C’était insupportable pour moi. C’était trop lourd à porter pour moi. Je me suis de nouveau tournée vers Dieu et je lui ai dit : « Et maintenant, qu’est-ce que je fais avec tous cela ? » J’ai alors découvert la vie d’une toute jeune fille, Maria Goretti, qui, agressée, avait réussi avant de mourir à pardonner à son agresseur. C’était horrible à entendre. J’ai alors tout envoyé balader car le pardon m’était impossible.
C’était ma dernière chance !
Dieu ne m’avait pas écoutée. Il ne m’avait pas répondu. J’ai donc décidé de tout envoyer balader. À ce moment-là, une amie m’a proposé de participer à un pèlerinage avec elle. N’ayant rien de mieux à faire, j’ai accepté. Et là, j’ai entendu un passage de la Bible comme s’il m’était adressé personnellement. « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous persécutent. » Je me suis alors souvenue de cette jeune fille, dont j’avais découvert la vie quelques mois auparavant. Entretemps, j’avais encore essayé beaucoup de choses. Mais rien n’avait fonctionné. En entendant cette parole de la Bible, j’ai pensé que c’était ma dernière chance pour m’en sortir. Je voulais bien la mettre en œuvre mais j’en étais complètement incapable. J’ai dit à Dieu: “OK, mais c’est toi qui fais tout en moi!”
À partir de ce petit « oui » que j’ai prononcé, j’ai découvert que Dieu était très proche de moi, que je pouvais lui parler comme à un ami : je pouvais lui confier mes soucis, mes contrariétés, mais aussi mes joies. Il me répondait toujours, à sa manière, sans faire de bruit. Il m’a montré combien il était plein d’amour pour moi et à quel point j’étais faite pour la vie, pour l’amour. Je pensais avoir perdu mes émotions, ma joie de vie mais à travers ce chemin, je les ai retrouvées. Là où la médecine avait pointé tout ce qui n’allait pas dans mon cœur, Dieu proposait de me guérir. Et je n’attendais que ça. C’était ce que recherchais depuis mon enfance.
Cette blessure que je pensais impossible à guérir, Dieu l’a utilisée pour que je puisse me rapprocher encore plus de lui et vivre de sa vie et de son amour.