J’ai été bercée toute mon enfance et adolescence dans cet esprit catholique. Religion, aller à la messe, prier, faire le chapelet, donc assez fervente. Je suis rentrée dans l’adolescence, j’ai commencé à me poser pas mal de questions. Puis après c’était la fin du lycée. J’avais 17 ans et je ne savais toujours pas ce que je voulais faire. Donc je me suis dit : “C’est bon, c’est le moment.”
“C’était super accueillant, ça m’avait vraiment touchée”
Je pars un an aux Etats-Unis et j’essaye de voir qui je suis et de savoir : “Qu’est-ce que je veux faire de ma vie”. Et là j’ai clairement tout laissé tomber. J’ai tout envoyé balader, comme on dit. Je suis tombée dans une famille d’accueil qui elle, était protestante. Du coup ma mère d’accueil allait tous les dimanches au temple et c’était deux heures de chants, de joie et de partage très profond entre jeunes et plus âgés. c’était super accueillant, très ouvert et ça m’avait vraiment touchée. Mon père d’accueil, à ce moment, est tombé malade et c’était assez difficile pendant une période. Les gens étaient très humains et très ouverts à nous, à nous aider, à être présents pour nous. Et ça m’a vraiment touchée parce que c’était vraiment des petits gestes, ce n’était pas juste des paroles comme : “Il faut faire le bien, il faut être Amour, il faut être dans la compassion”. c’était vraiment des choses concrètes.
Et en fait, quand je suis arrivée en études supérieures à Lille pour commencer mes études de droit, au bout de, on va dire trois mois, je me sentais un peu vide comme une coquille. Je sentais qu’il y avait quelque chose qui manquait. Du coup je me suis posé la question, j’ai dit : “Mais qu’est-ce qu’il s’est passé, pourquoi tu es comme ça alors qu’avant ça allait bien, tu étais contente, tu avais cette joie de vivre? Ce n’est pas toi de ne pas être joyeuse.”
“Là, il y a quelque chose à creuser”
Avant j’allais à la messe le dimanche. Du coup j’ai dit : “J’aimerais bien être un peu comme avant donc je vais retourner à la messe voir ce que ça fait”. Là j’ai poussé la porte de l’église un dimanche matin. Tout de suite, je me suis sentie apaisée. Je me suis dit : “Ah ! Là il y a quelque chose. Il y a quelque chose à creuser.” C’était une première étape, un premier pas et je sentais que ça allait dans le bon sens. Je revenais petit à petit à la messe, je me remettais à prier.
“Maintenant je n’ai plus de conflits et je suis en paix”
En fait j’étais à la fac et j’avais décidé de remettre ma croix, ma chaîne de baptême à ce moment-là. C’était assez visible donc tout le monde le voyait et mes amies de fac ne sont pas croyantes. Elles m’ont demandé : “Mais c’est quoi ça ? Qu’est-ce que c’est que tu as autour du cou ? Première fois qu’on le voit, c’est mignon”. Et là j’ai dit : “C’est ma chaîne de baptême.” Elles me disent : “Mais le baptême, c’est à dire ?”, “Je suis catholique, j’ai été baptisée.” Et ce jour-là, quand j’ai dit ça, quand j’ai fait cet acte de foi de dire cette fois : “Je suis catholique”, devant mes amies, là j’ai senti une grande joie et une grande paix. J’ai vraiment senti cette présence, comme s’il me prenait la main, comme si c’était un ami qui était là et qui me dit : “C’est bon, cette fois-ci on est ensemble et je serai là pour toi, je serai là au quotidien.” Ce que je sais, c’est que maintenant je n’ai plus de conflits, je sais que c’est ce que je suis et je suis en paix.