Je m’appelle Cyril. Je suis architecte. J’ai été baptisé enfant, mais j’ai pas reçu d’éducation religieuse. Et même, quand j’étais enfant, j’avais la phobie des lieux de culte. J’avais une image de Dieu qui était un Dieu qui jugeait, qui punissait. Et, du coup, j’y croyais pas. J’avais aussi une très mauvaise image des catholiques parce que je me disais qu’avec tout ce que nous apprend la science, il ne fallait quand même pas avoir beaucoup d’intelligence pour croire à tout ça.
La question de Dieu est arrivée au début de mes études où j’ai dû aller dessiner dans des églises. Et donc, ça a été un combat pour pouvoir y aller. Et en fait, la surprise, c’est que ces lieux m’ont touché, d’abord par leur beauté, ensuite par ce qui se passe en termes de lumière. Je sentais bien que ça parlait de quelque chose…de plus grand, en fait.
Durant mes études d’architecture, cette question a continué à évoluer, en particulier en visitant des lieux. Et puis, à la fin de mes études, j’ai choisi un projet de monastère, à côté de Reims, avec une communauté de sœurs, de religieuses. Je me suis immergé, en fait, dans leurs célébrations. Et en fait, j’ai été saisi par la beauté de ces célébrations : ça me parlait au cœur et ça me parlait aussi dans tout mon corps.
Quelque temps après, en allant à l’école, j’ai eu un accident : j’étais à vélo, j’ai croisé un camion. Fracture, tassement de la vertèbre, je me suis retrouvé cloué sur un lit d’hôpital sans pouvoir me lever, ne sachant pas si j’allais remarcher. Et en fait, c’est ce lieu-là que le Seigneur a choisi pour me visiter. J’ai vraiment fait l’expérience de la présence du Seigneur, le Christ victorieux, victorieux de la mort qui est venu se rendre présent à moi. Il avait plein d’amour, plein de délicatesse aussi dans cette présence : il y avait une vraie confiance qui était liée à cette présence, et puis aussi une vraie joie qui est une joie profonde, au-delà de la douleur. Ce qui me touche c’est que j’avais essayé de toutes mes forces de percer le mystère de Dieu tout seul, etc. Et en fait, c’est au moment où je ne pouvais plus rien faire, allongé sur un lit d’hôpital, que le Seigneur s’est rendu présent à moi.
Pendant que j’étais à l’hôpital, la communauté des sœurs que j’avais visitée pendant que j’étais étudiant, priait pour moi, et de manière très intense parce qu’une sœur s’en souvenait dix ans après. Et moi, je reste convaincu que la visite du Seigneur, ce jour-là, dans cette chambre d’hôpital, elle a été aussi portée et suscitée par la prière de cette communauté.
Et quand je me suis relevé, quand j’ai remarché, je me suis dit que je ne vivrais plus jamais comme avant. Mais en fait, les choses n’ont pas été si simples parce que j’étais dans un milieu qui n’était pas un milieu chrétien, qui n’était pas un milieu de croyants. Et donc, j’ai eu du mal à dire ce qui m’était arrivé dans cette chambre d’hôpital. Au bout de trois ans, je me suis résolu à aller sonner à la porte de la paroisse pour demander à cheminer avec les chrétiens.
Très rapidement, après avoir rejoint l’Église, j’ai senti le besoin de me former. Et très rapidement aussi, j’ai eu des engagements parce qu’à partir de ce moment-là, j’avais un vrai désir d’annoncer le Christ au monde. Et on m’a, en fait, envoyé auprès de jeunes, des grands ados, des années qui sont des années très, très belles pour moi et, pour le coup, de transmission, même si c’était sur un autre mode que j’avais d’abord imaginé. Je disais aux jeunes : « Croire n’est pas une assurance tout risque. »
Ça ne retire pas les difficultés, les « emmerdes » de la vie. Il y a eu des épreuves, en particulier une épreuve familiale qui a été très douloureuse. Et, ce que ça a changé c’est que, pendant cette épreuve, j’ai eu la certitude que le Seigneur était présent. Même s’il y a la tempête à la surface, il reste au fond, un courant plus profond qui est vraiment un courant de joie. Et puis, il y a la confiance que le Seigneur est là et qu’Il ne me laisse pas tomber. La vie avec le Seigneur, du coup, c’est une aventure : c’est pas celle que j’avais imaginée, mais le Seigneur ouvre un autre chemin qui est plus inattendu et incroyable, et que j’ai envie de vivre, en fait !