Bonjour, je m’appelle Céline. Je suis la deuxième fille de quatre. En grandissant, avec ma famille, on a vécu dans un environnement assez toxique, ce qui a généré certaines souffrances au sein de la famille, et moi aussi de façon…plus personnelle.
Au moment de l’adolescence, milieu de l’adolescence plutôt, vers 13/14 ans, j’arrive dans un établissement privé. Je ne suis pas particulièrement marquée par ça, mais je crois que c’est la première fois où la question de Dieu se pose, pas tant en termes de foi ou même de morale, mais plutôt en termes de concept ou d’idée. Finalement, ma question c’est « Qu’est-ce que Dieu ? » ou « Est-ce que Dieu existe ? », mais plus parce que j’aime y réfléchir et que j’aime ça.
A la fin de mon lycée, durant cette période, en fait, de lycée, je vis de grandes souffrances, plus personnelles et intérieures : une grande solitude, une grande tristesse qui ne me quitte, on va dire, jamais, où la question, pour le coup, de ma vie, revient régulièrement.
Arrivée en Terminale, en fait, je découvre avec une grande joie, la philosophie, que j’attendais depuis longtemps. Et ça correspond tout à fait à mes attentes de jeune fille qui adore se poser des questions, qui adore réfléchir à plein de choses. Et mon professeur de philosophie, lors d’une conversation, me propose une école de philo qui est à Paris. J’hésite et, finalement, dans le courant de la discussion, je décide d’y aller. Donc, c’est une école de philosophie qui est chrétienne. C’était un peu une appréhension pour moi, mais finalement je me dis… La philo l’emporte, on va dire : le besoin de comprendre un peu le monde, l’homme en général, l’emporte.
Et, dans cette école, avant la rentrée, on a un temps, une semaine un peu, avec tous les futurs étudiants, durant laquelle, on fait quand même pas mal de philo, remise à niveau… de façon extrêmement forte. Or, un des intervenants parle de Dieu, et il en parle comme je n’en avais jamais entendu parler, c’est-à-dire comme une personne et, plus qu’une personne, en fait : il parle d’un ami, d’une relation. Et c’est pour moi…un mélange de surprise, et en même temps d’attirance. Je me dis : « Mais c’est dingue ! » Pour moi, depuis plusieurs années, j’avais bien bordé le truc : je réfléchissais à la question de la religion, de la religiosité. C’était très intellectuel.
Et là, j’ai été bousculée, vraiment, par les propos de cette personne qui parlait en fait, qu’elle avait une relation, que Dieu était quelqu’un, qu’elle était en relation, et une relation nourrie ! Et j’étais hésitante entre « Ce mec est barjo ! » ou « Ce mec a raison ! » Ses interventions qui m’avaient un peu bousculée, ont fait que, je ne sais pas pourquoi, à un moment, je me suis retrouvée, dans le lieu où on était, il y avait une chapelle ; et je suis allée dans la chapelle y passer un certain temps, dont j’ai aucun souvenir. J’ai commencé d’abord par pleurer : c’étaient des larmes, plutôt, de grande tristesse, voire de désespoir par rapport à tout ce que je vivais, à ce manque de sens dans ma vie, à cette incompréhension, aussi, de la souffrance ; et, en même temps, une espèce de cri, en disant : « Mais, j’entends dire des choses de toi, Dieu. Pourquoi, moi, je reste sur le côté ? Pourquoi, moi, j’ai pas tout ça dans ma vie ? »
Et à un moment, de façon assez surprenante, alors que là dans cette tristesse un peu…pesante, on va dire, j’ai eu vraiment une image à l’intérieur (c’était pas extérieur à moi, c’était plutôt en moi), d’une personne les bras grands ouverts. Et surtout, j’ai ressenti, on va dire, dans tout mon corps ou tout mon être (je ne peux pas dire ce qui est en moi), mais un amour dingue ! À ce moment-là, ce qui m’est venu, c’est : « Je suis fou amoureux de toi ! » Et il y a eu en moi, quelque chose qui s’est inscrit au plus profond de mon être : que j’étais aimée, que j’étais vraiment aimée. Il y avait une tendresse, une espèce de douceur aussi. Naturellement, je me suis dit que c’était Dieu, mais sans pouvoir mettre vraiment des mots dessus.
Et il se trouve que, dans le foyer où j’étais, pour faire mes études, je rencontre une jeune fille qui, au moment, à table le soir, parle d’une conversion dont elle a entendu parler. Et j’ai été frappée parce qu’elle mettait des mots sur l’expérience que j’avais vécue, qui n’était pas complètement similaire à la mienne, mais c’est comme si ça faisait vraiment écho à mon expérience. Donc, je suis allée la voir, juste pour échanger un petit peu.
Et là, elle m’a invitée à rejoindre des jeunes qui prenaient des temps de prière toutes les semaines. Et j’y suis allée parce que j’arrivais dans une nouvelle ville, je ne connaissais personne, et il y avait quand même cette expérience qui me titillait au fond de moi. Et j’y suis retournée d’une semaine sur l’autre, pendant comme ça plusieurs mois. Une partie des personnes que j’ai rencontrées, dans ce groupe, allait à la messe. Donc, je les ai suivies avec une grande joie aussi, mais j’étais effectivement… Je pense que dans les 2, 3 premiers mois, je suivais sans rien comprendre, mais je savais que j’étais là où il fallait.
Et je dirais que, ce qui a été incroyable, c’est que, j’ai eu une expérience extrêmement forte et que suis effectivement passée, dans les mois qui ont suivi… Il y a eu le concept de Dieu, il y a eu cette expérience qui a un peu tout ébranlé. Et ensuite, avec ce groupe et cette vie de rencontre, de messe ou de groupe de prière, j’ai compris, en fait, que la personne que j’avais rencontrée dans cette chapelle, était celle dont on m’avait parlé et donc que je passais d’un concept à une relation, Dieu était présent, et que je n’étais plus seule et, qu’effectivement, Dieu était mon ami.