Je vais te dire comment j’ai rencontré Dieu.
Dieu qui s’appelle dans le fond Jésus Christ mais à cette époque-là, quand j’étais athée, je ne pensais pas que Dieu pouvait porter un nom. Je ne pensais pas que Dieu était une personne. Je ne pensais pas non plus qu’on pouvait le rencontrer dans la chair, personne à personne. Je ne pensais pas qu’on pouvait être si près de Dieu. Mais c’est arrivé par surprise. Je n’ai rien demandé. Je n’ai même pas demandé de croire en lui.
“Ma vie n’avait pas de sens”
J’ai toujours eu une vie de fête. Je sortais, je m’étourdissais, avec la drogue, l’alcool, les amants et les maîtresses. Je me perdais dans la sexualité, je me perdais dans tout ce qui pouvait faire en sorte que je puisse fuir le mal-être qui m’habitait. C’était quoi ce mal-être-là ? C’était juste que ma vie n’avait pas de sens. Je me demandais ce que je faisais sur cette terre, pourquoi je ne me sentais pas capable d’aimer, et d’être vraiment aimée. Mes relations amoureuses étaient fausses : je me retenais ou je sentais que l’autre n’était pas vrai non plus alors j’étais toujours sur mes gardes et je ne me laissais jamais aller. Je ne m’abandonnais jamais à quelqu’un. J’avais bien trop peur d’être blessée parce que j’avais une grande blessure de rejet, d’abandon de ma petite enfance mais je ne le savais pas à l’époque. Je ne me posais pas vraiment de questions sur le pourquoi de mes souffrances, mais elles sont devenues tellement fortes, comme l’étourdissement de ma vie, que j’ai voulu mourir. Je voulais juste mourir. J’y ai vraiment pensé.
“Je lui ai crié ma colère contre Dieu”
Mais une rencontre a transformé ma vie. Quelqu’un un jour m’a tendu un papier et qui m’a dit d’aller voir un moine à l’abbaye de saint Benoit du Lac, au Québec, pas très loin de Montréal. Ce moine, je l’ai engueulé pendant trois jours. Une heure le matin, une heure l’après-midi. Il m’a écouté. Et il a écouté toute ma colère, ma colère de femme. J’étais en colère contre l’Eglise, j’étais en colère contre Dieu, j’étais en colère contre les hommes, les institutions du monde entier. J’étais une féministe. C’était à cause des hommes si je n’arrivais pas à être heureuse dans la vie. C’était aussi à cause de Dieu si je ne pouvais pas vivre ma sexualité parce que je pensais à cette époque que j’étais bisexuelle. Mais je n’étais pas certaine. Peut-être que j’étais homo ou peut-être que j’étais hétéro, je ne le savais pas. Mais je l’ai engueulé et il m’a écouté. Il a été pour moi juste accueillant.
“Tout était pardonné”
Au bout de trois jours, sans que je n’ai rien demandé, Dieu m’est tombé dessus. Ou ce qu’on appelle l’Esprit-Saint, mais je ne savais pas qui était l’Esprit-Saint. J’ai compris à ce moment-là, ça a pris trois-quatre secondes, j’ai compris que Jésus était Dieu et qu’il était vivant, que Dieu avait un nom et que ce Dieu était mon père et que c’était aussi mon frère. Et que l’Esprit-Saint m’habitait, que tout pouvait changer. J’ai compris que tout été fini, toute ma souffrance, tout était pardonné, tout était effacé, tout pouvait recommencer. C’est comme si j’étais née de nouveau.
“Je comprends enfin pourquoi je vis”
A partir de ce jour-là, ma vie a complètement changée. Je ne suis pas devenue parfaite, je n’ai pas arrêté de souffrir, il y a encore des souffrances, je ne suis pas désincarnée, je suis encore une femme, je suis encore un être humain, j’ai encore mes souffrances, mes blessures, mais je sais que Dieu est là, qu’il me pousse, il me fait vivre, il m’inspire, il m’aspire à lui. J’aspire à plus grand et je sais qu’il est toujours là. Il m’a donné des frères et sœurs dans cette Eglise catholique, qui n’est pas parfaite mais des frères et sœurs exceptionnels, une grande famille, une communauté extraordinaire avec qui je grandis, avec qui je suis formée, j’apprends à lire la bible, j’apprends à prier. J’apprends comme une nouvelle dimension de la vie que je ne connaissais pas et je comprends enfin pourquoi je suis là, pourquoi je vis. Je sais que maintenant, ce qui m’attend c’est le ciel, que c’est beau et que ça commence maintenant. Le royaume des cieux ce n’est pas juste dans le ciel, ce n’est pas juste désincarné, c’est maintenant.
Aujourd’hui je suis mariée, j’ai des enfants et je file le parfait bonheur. C’est accessible à tout le monde. Si moi j’ai pu le vivre, toi aussi tu peux le vivre. Toi aussi tu peux le rencontrer. Je te le souhaite vraiment. Amen !
J’étais incapable d’aimer, édité chez Artège