Mes parents ont divorcé j’avais trois ans. Ma mère nous a élevé seule avec mes deux frères jumeaux. Très athée, elle cherchait la quiétude dans des voies plutôt ésotériques, mais nous avons été élevés dans une ambiance familiale angoissante. Très jeune déjà j’avais l’intuition qu’il existait quelque chose de plus profond que tout ce qu’elle pouvait nous proposer.
A 14 ans, en vacances au Portugal chez des amies, j’ai été surprise parce qu’elles priaient tous les soirs et allaient à la messe tous les jours avec leur mère. Je les suivais et en rentrant de mes vacances j’ai continué à prier toute seule le soir dans mon lit. Je me suis vite aperçue que le prière me faisait du bien. J’avais une quête certaine, je cherchais un peu dans tous les sens.
“Est-ce que tu veux croire ?”
Un jour, ma mère nous a fait rencontrer avec mes frères un ancien moine. J’avais beaucoup de questions spirituelles à lui adresser. Un échange s’est progressivement installé jusqu’au jour où il m’a posé clairement la question : “Est-ce que tu veux croire ?” Je devais poser un acte de volonté. Je me suis lancé le défi d’essayer de croire. Qu’est-ce que j’avais à perdre ? Au pire rien, au mieux de découvrir quelque chose de grand. Mon parcours a été progressif, tout n’a pas été une évidence tout de suite. A l’époque par exemple, je me disais que je n’arriverais jamais à me marier, le mariage ne m’intéressait pas et je ne voulais pas d’enfants. Quand j’ai rencontré Jérôme, mon futur mari, j’ai vu en lui cette profondeur, ce à quoi j’étais appelée depuis toujours, c’est dans cette rencontre que Dieu m’a transformée. Et nous nous sommes mariés.
“Plus on avance, plus on est heureux”
Nous n’étions pas vraiment pratiquants à l’époque et c’est ensemble que nous nous sommes tirés l’un l’autre vers la conversion. Après ce “oui” que j’avais donné, Dieu m’a dit : “Tu ne veux pas d’enfants ? Tu vas voir ma cocotte ce que je te réserve.” Il m’en a envoyé un premier. Cette maternité a été une révélation. Je me suis transformée, j’ai découvert un monde de douceur, de vérité. Je me suis sentie plus proche de Dieu, j’arrivais à vivre ma foi en étant proche de ma nature de mère et proche de mon rôle d’épouse. Avec Jérôme, on constate que plus on avance, plus on est heureux. Même s’il y a des haut et des bas dans notre mariage, à partir du moment où on est dans cette dynamique de vouloir mettre Jésus au cœur de notre foyer, on s’aperçoit qu’on grandit. Ce que je veux, c’est continuer de connaitre le Seigneur parce qu’on n’a jamais fini de le connaitre.
Avant de croire, avant le grand saut, j’étais quelqu’un de très angoissé. A partir du moment où j’ai décidé de croire, je n’étais plus seule et je me suis sentie soutenue, portée par une main d’amour et de sécurité. Je sais qu’aujourd’hui je ne suis plus seule. J’ai toujours cette possibilité de crier ” Au secours ! ” et de dire : “Viens me chercher et fais ce que tu veux de ma vie car je fais confiance.”