Bonjour, mon prénom est Anne. J’ai trois filles. Je suis mariée depuis 1994. Et pendant 22 ans, j’ai vécu avec quelqu’un de très dominateur, quelqu’un qui a plutôt tendance à écraser qu’à encourager, et qui avait une attitude déplacée…une attitude qu’un père pourrait avoir avec ses enfants, c’est-à-dire un père qui est censé encourager, faire grandir. Et c’est tout l’inverse qui s’est passé jusqu’à de violences physiques et morales difficiles.
J’avais pour habitude de prier : depuis toujours ma famille est pratiquante. Le jour où j’ai pris ma décision, où je me suis dit « Non, stop. Ça ne peut plus durer comme ça. Il est en train de me détruire complètement. Ça ne peut pas continuer comme ça et je ne peux pas laisser faire. » Et du jour où j’ai pris ma décision, peu de temps après, je suis allée à une retraite pour ce que je pensais être une retraite pour les personnes séparées ou divorcées. Et en fin de compte, je me suis retrouvée qu’avec des couples. Mais j’ai réussi à avoir un entretien avec le prêtre qui faisait la catéchèse. Et il m’a vraiment encouragé, après que je lui aie raconté ma vie, il m’a clairement montré le chemin. Il m’a dit : « Jésus ne nous a pas demandé de souffrir. On n’est pas sur terre pour être malheureux. C’est pas ça croire en Dieu. On est là pour la joie, communiquer notre joie, notre foi. »
J’ai pas mal pleuré aussi, après cet entretien. Mais ça m’a conforté : j’étais pleine de force après. Et pour les mois qui ont suivi, ça m’a vraiment aidé à poursuivre le chemin avec Dieu. Et je continuais à Le prier chaque jour. Moi qui étais plutôt d’un tempérament soumis, un peu, on peut dire, faible, ça m’a relevé, ça m’a fortifié.
Assez rapidement après que je sois séparée, j’ai trouvé un groupe de prière pour des personnes qui étaient, comme moi, séparées ou divorcées. Et ces groupes, cette bienveillance que j’ai trouvée pendant ces soirées, cette prière commune, le fait de chanter ensemble, de louer ensemble, de partager les souffrances, les blessures de chacun, chacune, on se dit : « Je ne suis pas seule. Il n’y a pas que moi qui ai subi des choses terribles. » On trouve même des exemples de témoignages de personnes qui ont vécu des choses bien plus difficiles.
Et là, avec l’aide de la prière, on en ressort…moi, ça m’a vraiment fortifié, ça m’a donné l’élan nécessaire pour pouvoir continuer ma vie, mon chemin sur cette terre. Et puis ça m’a fortifié dans ma foi et ça m’a redonné aussi l’image d’une mère, par rapport à mes enfants, l’image d’une mère qui sait où elle va et qui n’a plus peur. Ils avaient de moi cette image d’une mère un peu craintive, un peu faible, parce qu’il avait tellement d’ascendant sur moi que j’en étais à ne plus trop savoir qui j’étais.
Je crois que c’est important de se dire que Dieu est toujours là pour nous, qu’Il nous écoute, que jamais rien n’est perdu : même si on est au fond du trou, qu’on a l’impression de ne plus exister, Dieu est là. Et il suffit de Lui ouvrir son cœur et d’avancer avec Lui mais, quand Il nous dit de ne pas avoir peur, il ne faut pas avoir peur. Ça, c’est quand même quelque chose d’énorme de retrouver confiance en la vie, se dire qu’on est toujours capable d’aimer, de plaire et que, finalement, rien n’est perdu, que la vie est belle !