Bonjour, je m’appelle Agnès. J’ai grandi dans une famille chrétienne. Et j’ai perçu très tôt que, ce que mes parents me donnaient dans la foi, c’était quand même une bonne chose, une bonne nourriture, mais je ne peux pas dire que j’avais vraiment rencontré le Christ de façon vivante.
Alors mon frère, avec ses amis, des jeunes chrétiens, on passait des vacances ensemble en Bretagne. Bien sûr, il y avait des parties de plage, mais, un jour, il me dit : « Viens Agnès, on va prier à l’église. » Alors, très bien, je me suis dit : « Oui, je vois ce qu’on va faire, on va réciter des Je vous salue Marie au premier rang de l’église (parce que ce n’était pas pendant la messe) oui, pourquoi pas, très bien. » Mais, ce n’est pas du tout ce que j’ai vu : c’est que, quand on est rentrés dans l’église, ils sont montés jusque devant l’église, ils ont contourné l’autel. Et là, ils se sont mis de façon extrêmement joyeuse et libre, à remercier Dieu pour la vie, à chanter des chants magnifiques, à lever les mains au ciel. Et je n’avais absolument jamais vu ça ! Et j’avais 14 ans : en moi-même, j’étais très, très mal dans ma peau. J’étais tourmentée par tout un tas de mauvaises pensées sur moi-même, etc. Et il y a eu quatre choses qui me sont venues d’un seul coup :
- Ils sont fous,
- Ils ont de la chance,
- Parce qu’ils sont libres
- Et dans la vérité.
Et là, je me dis, ça a été tellement fort, cette révélation, que ça ne pouvait pas venir que de mon esprit et de toute ma personne bien compliquée, dans cet âge pas toujours facile de 14 ans. Donc ça, c’était un moment très fort.
Et puis ensuite, ce même frère, j’avais 18 ans et il m’a dit, à ma sœur et moi : « Allez les petites sœurs ! Allez à un groupe de prière où il y a des jeunes qui prient. » Alors, j’y suis allé. Et, assez rapidement, j’étais de plus en plus mal intérieurement, avec une très mauvaise image de moi-même, un sentiment d’une certaine nullité, on va dire comme ça, qui ne pouvait pas se voir à l’extérieur : personne ne pouvait imaginer ça.
Et donc, je suis allé voir un prêtre et je ne pouvais même pas parler parce que je pleurais. Et il m’a dit : « Pourquoi tu pleures Agnès ? » Et j’ai dit : « Parce que je ne m’aime pas. » Et il m’a dit, avec pas mal d’humour : « Mais c’est très intéressant ! Reviens me voir ! »
Et à partir de ce moment-là, je suis revenu le voir et j’ai commencé ce qu’on peut appeler un cheminement où j’ai, de façon très douce et de façon énergique aussi, il m’a aidé à commencer à sortir de ce mal-être avec, bien sûr, la grâce de Dieu. Je me suis sentie très accueillie, très aimée et très respectée avec un climat de bienveillance que, jusque-là, j’avais pas tellement ressenti dans mes proches. Et ça m’a fait un bien, mais extraordinaire de rencontrer ces jeunes.
Donc ça, c’était tout un chemin qui a quand même pris du temps : tout ce qui était vécu là, surtout de décharger mon peu d’amour pour moi-même, mon peu d’estime que j’avais de moi-même, ça a été le début de rencontrer en Dieu une compassion incroyable, un non-jugement, un amour pour moi qui ne m’aimais pas. Et c’est un chemin qui demande beaucoup de temps mais je vois que je suis en progression tout le temps sur ce chemin. Et je remercie Dieu de m’aider à m’accepter et à m’aimer moi-même.