Bonjour, je m’appelle Agathe et je vais vous parler de la manière dont j’ai rencontré Dieu, il y a quinze ans. Avant, je l’ignorais totalement et aujourd’hui je le connais de mieux en mieux.
Je viens d’une famille plutôt cabossée qui a connu pas mal d’épreuves et qui était anticléricale. J’ai été baptisée bébé parce que mes parents avaient perdu un bébé avant moi. Et quand j’avais dix ans, j’ai demandé à faire ma communion parce qu’une fille sympa allait au caté. Et ça s’est arrêté là. Et pour moi, les cathos, c’étaient vraiment des gens qui étaient toujours entre eux, les gens parfaits, mais dont je me sentais totalement exclue.
Mes parents ont divorcé quand j’avais un peu moins de six ans. Et donc pour moi déjà, les catholiques c’étaient des gens qui rejetaient ceux qui étaient divorcés. Et moi, en tant qu’enfant de divorcés, j’ai toujours eu l’impression que j’étais pas comme il fallait : les cathos, c’étaient toujours ceux qui avaient la quiche parfaite, les enfants parfaits, qui allaient à la messe, c’étaient les « crazy signs », moi je comprenais rien et personne ne m’expliquait, c’était surtout ça qui me gênait : c’était que j’avais l’impression que c’était une sorte de code que tout le monde connaissait depuis la naissance mais que, si tu n’étais pas tombé dans la bonne famille, c’était trop tard. Et voilà.
Et j’ai rencontré Raphaël, un garçon qui m’a beaucoup plu. Et j’étais assez impressionnée par sa joie, sa confiance en lui, son souci des autres. Et il m’avait dit qu’il était catho, et je lui avais dit : « Oui, moi aussi. » Et puis, en réalité, je me suis aperçu qu’il avait une relation avec Jésus qui prenait beaucoup de place et dont je me suis sentie totalement exclue. Donc on s’est séparés.
Mais ça m’a quand même assez bouleversé. Mais j’ai gardé contact avec un chrétien qu’il m’avait présenté, avec lequel j’ai beaucoup discuté. Il m’a conseillé des livres. Moi, de mon côté, je creusais, je cherchais pas mal. Et je me posais des questions sur le sens de mon existence, du travail, de la famille.
Et puis j’ai revu Raphaël qui m’a proposé d’aller faire une retraite, chose dont j’avais jamais entendu parler, où il n’y aurait que des cathos, donc tout ce qui ne me faisait pas envie ; et un grand rassemblement où il y aurait des milliers de personnes qui étaient là pour venir voir Jésus.
Donc, assez mystérieusement, j’ai accepté d’y aller. Et donc, quand je suis arrivée, je me suis dit : « Je vais repartir tout de suite. » Et donc finalement, je n’ai rencontré que des gens qui étaient extrêmement accueillants et qui diffusaient aussi cette joie et cette confiance qui m’avait impressionnée chez Raphaël. Donc je suis restée.
Et comme je suis plutôt bonne élève, j’ai fait tout ce qui était proposé et, notamment, un soir, il y avait une soirée où on nous a dit : « Vous pouvez aller parler à des prêtres. » Alors, je ne savais pas trop pourquoi j’y allais mais je suis allé vider mon camion benne à un prêtre, je lui ai lâché toutes mes blessures, tous mes gros cailloux. Et je me suis mise à pleurer, alors je ne pensais jamais pleurer comme ça devant quelqu’un. Et, tout à coup, je me suis sentie totalement aimée. Et j’ai réalisé, en fait, que cet amour, c’était l’amour de Dieu, qu’Il était là, qu’Il m’attendait et que j’avais juste à dire oui. Et j’ai dit oui. Et le lendemain, je suis allé à la messe et j’ai communié pour la première fois depuis des années. Et, à ce moment-là, j’ai senti grandir en moi un désir de nouer une relation avec le Seigneur, et cette relation, elle passait par la messe. Et donc, j’ai eu le désir d’aller à la messe tous les dimanches, et puis de plus en plus. Sur le conseil de ce chrétien qui était devenu un ami, j’ai demandé la confirmation. Et puis après, j’ai retrouvé Raphaël vraiment et on s’est mariés à l’église.
Ce que ça m’apporte de croire en Dieu, c’est une grande joie et une joie concrète : avant, j’avais toujours l’impression d’être dans des montagnes russes, d’être ultra contente ou ultra triste, d’avoir des supers grands moments d’angoisse. Après, c’est pas une formule magique ou je vais dire qu’aujourd’hui j’ai plus jamais d’angoisses ou que je ne râle pas (parce que je râle toute la journée), mais j’ai cette joie, j’ai cette certitude profonde que le Seigneur veut mon bonheur.
Et aujourd’hui, le regard que je pose sur ce chemin de quinze ans, c’est de me dire que vraiment Jésus nous cherche tous, que, contrairement à ce que je croyais, Il n’exclut personne et que son plus grand souhait c’est de nouer une relation avec chacun de nous.