Alors, comment Dieu est venu vers moi, et on peut dire, comment Dieu m’a percuté ? Donc, quand j’étais enfant, j’ai eu une éducation catholique traditionnelle : j’ai été baptisé, communion, confirmation… Mais en fait, j’avais aucun désir de Dieu…ça ne m’intéressait pas.
J’étais dans cet état d’esprit et, un matin du mois de février, j’allais à l’école et, en traversant une rue, une voiture est venue me percuter, m’a arraché la jambe. Donc, j’ai été hospitalisé pendant six mois après un coma. Et cette période a duré un an. Et, pendant ce temps-là, j’ai eu cette grâce que je vois aujourd’hui, qui est qu’un prêtre, le prêtre de la paroisse où j’étais, que je connaissais à peine, est venu me voir. Parce qu’évidemment, il avait entendu parler de ce très grave accident qui avait eu lieu pas très loin de l’église. Pendant tout cette période où j’étais à l’hôpital, ce prêtre est venu, revenu : il était d’une présence et d’une fidélité incroyable, qui a été un grand réconfort pour moi et pour aussi ma famille. Donc ça, ça a été très important pour nous tous.
Et quand il venait, c’était un échange tout simple : « Comment ça va ? Qu’est-ce qui s’est passé aujourd’hui ? … » Un échange de vie tout simple : « Comment évolue ta jambe ? Qu’est ce qui s’est passé ? Est-ce que tu souffres ? Est-ce que… » voilà. On finissait notre rencontre avec une petite prière et il me donnait la communion.
Et ça m’a donné une force de vie qui m’a permis de me battre ; et de me battre, d’abord pour sauver ma jambe, parce que ma jambe devait être coupée. Et de manière totalement inattendue et, aujourd’hui, je peux dire miraculeuse, cette jambe a été sauvée.
Suite à cette hospitalisation, j’avais un désir de connaître la foi catholique et de comprendre un peu ce que le prêtre était venu me montrer. Donc, j’ai intégré un groupe de prière de jeunes. Et c’était aussi important pour moi de partager ce que j’avais pu comprendre de la foi et d’avancer avec eux dans cette foi. Et d’avancer avec eux m’a amené à faire des retraites dans une communauté religieuse qui s’appelle Taizé, en Bourgogne, qui rassemble beaucoup de jeunes, encore aujourd’hui, et dans laquelle, on a de longs temps de prière, de silence, de chants, de méditation ; et qui a été extrêmement importante pour moi, pour discerner et comprendre tout ce qui m’était arrivé depuis ce jour-là où j’étais tombé dans la rue.
Et à partir de ça, j’ai demandé à Dieu, véritablement dans une prière profonde de plusieurs heures, je me souviens que j’avais dit à Dieu : « Écoute, si tu existes, donne-moi un signe. Tant que j’aurai pas un signe, je ne partirai pas de cette église. Dis-moi quelque chose. »
Et puis à un moment, j’ai décidé, après plusieurs heures de prière, de me lever et de sortir de la chapelle. Et à ce moment-là, de manière complètement inattendue, j’ai eu une joie qui est montée en moi, une force, une paix absolument inouïe, dont je me souviens encore aujourd’hui, qui m’a transporté et tellement bien transporté que je me sentais très léger et que j’avais l’impression que mes pieds ne touchaient plus le sol.
Et là, à ce moment-là, précis, j’avais la conviction, la certitude que Dieu existait et qu’il était intervenu dans ma vie, qu’il m’avait vraiment rencontré et que c’était lui qui avait été là depuis cet instant où j’étais tombé, qu’il était rentré tout doucement dans cette chambre d’hôpital avec ce prêtre et qu’ensuite, je l’avais découvert avec ses amis, ses jeunes amis, et qu’il m’avait amené à ce moment clé dont j’en garde en souvenir encore ému tellement c’était puissant et fort.
Cette foi en Dieu m’a donné un désir profond de rencontrer les autres et de rencontrer d’autres différents, de foi différente ; et entre autres, des personnes de confession musulmane avec lesquelles j’ai un cœur à cœur qui nous permet d’échanger sur ce qui nous fait vivre et échanger sur cette vie que nous donne Dieu, et d’une richesse incroyable qui me permet de le redécouvrir chaque jour.