Je m’appelle Lydie, et je vais vous raconter la plus belle rencontre de ma vie. Je suis issu d’une famille chrétienne non pratiquante, mais chrétienne de par ma grand-mère paternelle qui avait, dans sa salle à manger, la photo du pape et la photo du président de la République, de l’autre côté. Et ça m’a marqué, quand j’étais petite. Et puis, il y avait des statuettes de Lourdes un petit peu partout, et aussi des représentations de Jésus sur la croix.

Pour faire plaisir à ma grand-mère, mes parents m’ont mis au caté : à ce moment-là, j’habitais en banlieue parisienne, c’était un peu l’éducation populaire. Et j’aimais beaucoup le caté parce qu’on parlait de Jésus. Et, ce qui m’a impressionné dans la vie de Jésus, c’est qu’il a donné sa vie pour sauver tout le monde et je le voyais vraiment comme un super héros qui a fait du bien à tant de personnes que je me suis mise très rapidement à prier, tous les soirs, dans ma chambre, quand maman éteignait la lumière. Et j’ai continué ainsi jusqu’à ma profession de foi.

Il y a eu un tournant un petit peu imprévisible dans ma vie, car une personne dans mon entourage, m’a parlé des sciences occultes, notamment du spiritisme, de la voyance, de la réincarnation, cartomancie et plein d’autres mots qui se terminent en « cie ». Et puis ça a mis un peu le doute dans mon esprit, la confusion, tout au moins. Je pense que ça s’est un peu amplifié avec la crise de l’adolescence. Et donc, j’ai laissé tomber un peu Jésus. Et je suis restée comme ça quelques années.

Un jour, ma grand-mère dont je vous ai parlé, est décédée. Et j’ai voulu…entrer en communication avec elle. Donc, il y avait deux moyens de procéder : soit on prenait la planche Ouija et on laissait notre main aller vers des numéros et des lettres et ça formait des mots ; soit on donnait directement sa main, et puis le crayon partait en pensant très fort à notre grand-mère…

Au fil du temps, il y a eu un dialogue, effectivement, mais c’était pas très joli, c’était un peu étrange et oui…je ne reconnaissais pas ma grand-mère : dans sa façon de prononcer les phrases, dans sa façon d’être. Il n’y avait aucune référence à mes souvenirs, notamment. C’était un peu farfelu, un peu bizarre. Ça m’a beaucoup effrayé, mais, en même temps, j’étais comme prisonnière, je n’arrivais pas à m’arrêter : chaque fois que j’avais du temps libre, en fait, je reprenais mon crayon, même pendant les cours, et je recommençais… La personne « avec qui » je communiquais, se faisait passer pour un protecteur, au départ. Puis finalement, après, j’ai eu des insultes, beaucoup d’angoisse, beaucoup de peurs. J’ai commencé à entendre des voix aussi. Donc là, je me suis vraiment, vraiment inquiétée. Et mon moral ne remontait pas pour autant : au contraire, ça s’aggravait. J’ai l’impression que ma dépression s’est aggravée beaucoup. Et j’avais même des idées de mort. Et ça a duré…dix mois. Mais c’était plus vivable : c’était vraiment un enfer pour moi !

Après l’écriture automatique, j’ai été beaucoup plus loin dans le spiritisme, puisque j’ai été trouver un médium pour qu’il réponde à mes questions. Et en même temps, j’étais à la fois attirée et je ressentais aussi une profonde répulsion dans tout ce que je vivais. Et je me dis : c’est la personne qui pourra m’aider, m’éclairer, me donner des réponses. Le jour où j’ai été le voir, j’ai reçu ma bourse d’étudiant, et comme je voulais y aller…voilà…j’ai mis l’argent qu’il fallait pour y aller. J’ai même pris un taxi qui m’a certainement aussi arnaqué. Et j’y suis allé. Et quand j’ai écouté ce qu’il avait à me dire, il mélangeait toutes les religions : la réincarnation, Bouddha avec Jésus…C’était un bain de…plein de choses un peu bizarres. Mais ça ne répondait pas à mes questions. Ensuite, il devait entrer en communication avec l’au-delà. Et il m’a dit à ce moment-là, alors qu’il était dans un état second, c’était même un peu effrayant à voir sur ses traits, il était agité de soubresauts, il avait les yeux un peu hagards ; il m’a dit alors d’aller dans un centre catholique qui est dans le nord de la France…vraiment très surprenant. Mais il ne m’a pas donné l’adresse exacte. Alors le lendemain, j’ai été dans ma cabine téléphonique pour lui téléphoner. Je lui ai demandé où c’était et il m’a dit d’appeler les renseignements. Et il m’a raccroché au nez : visiblement, il ne se rappelait plus la conversation qu’on avait eu la veille.

J’arrive dans ce centre. Il y a beaucoup des gens qui prient. Le prêtre me reçoit dans son bureau. Et je lui raconte mon histoire. Et je lui montre mes cahiers. Et il a prié pour moi et là, j’ai senti profondément l’amour de Jésus dans mon cœur. J’ai été bouleversée, j’ai pleuré. J’ai senti aussi une grande paix. J’avais besoin de me confesser parce qu’avec les éclairages du prêtre, je me suis dit : « Voilà, j’ai vraiment pris un mauvais chemin, je me suis mise en danger, ça m’a fait du mal. » Et je voulais demander pardon.

J’ai retrouvé ma liberté intérieure. En tout cas, je n’ai plus d’angoisse. J’ai même retrouvé la joie alors que j’étais en dépression, et je n’avais plus peur. Avec le recul, je me dis que ce qui s’est passé avec le médium est certainement contre sa volonté : c’est que Dieu a choisi d’intervenir pour me dire : « Dégage de là ! C’est vachement dangereux ! Reprends ton chemin d’avant, il est bien plus sûr ! »

Alors, je dirais à toutes les personnes qui sont tentées par les sciences occultes ou qui les pratiquent, de faire méga attention, de voir ce que ça apporte dans leur vie : est-ce que ça apporte de la paix ou au contraire, est-ce que ça apporte de l’angoisse ou de la déprime ? Moi, en tout cas, même si j’ai pas, aujourd’hui, trouvé le numéro de téléphone de ma grand-mère pour l’appeler au ciel, je sais qu’elle est auprès de Dieu et que je peux simplement penser à elle et prier pour elle, que le lien n’est pas coupé parce que j’ai cette espérance qu’elle est auprès de Dieu et que le Royaume de Dieu existe.