Peut-on encore faire confiance à l’Église ?

Des églises, nous en avons probablement tous en tête. Celle d’à côté, celle de l’enterrement de nos grands-parents, celles visitées pendant les vacances, celle dans laquelle nous cherchons un peu de fraîcheur en temps de canicule ou encore Notre-Dame de Paris que nous avons vu brûler. Mais l’Eglise, qu’est-ce que ça veut dire ?  

Si nous reprenons sa définition étymologique, le mot « Eglise » signifie convocation. Dieu convoque son peuple. Là réside toute la beauté de ce mystère, mais aussi la racine de son problème : ce sont des hommes et des femmes que Dieu convoque, avec leurs qualités, mais aussi leurs nombreux défauts. Plus grave encore que des défauts, leurs actes blessants, criminels parfois même, qui font grand bruit, particulièrement quand ils proviennent de laïcs engagés, de prêtres voire d’évêques. Cette Eglise, voulue par Dieu pour être sa famille, le salit terriblement lorsqu’un de ses membres commet des actes innommables. Comment lui faire encore confiance, nous qui avons grandi à son contact, avons compté sur elle dans des moments douloureux, lui confions parfois nos enfants ou tout simplement attendons de la part des hommes et des femmes qui ont donné leur vie à Dieu un comportement exemplaire 

Les scandales au sein de l'Eglise nous choquent

Il est légitime d’être scandalisé par les tensions, divisions et mêmes atrocités qui salissent l’Eglise. Un sentiment d’incompréhension, de colère ou de révolte peut nous saisir, voire même d’abattement quand des scandales surgissent les uns après les autres. D’ailleurs Jésus lui-même a été très sévère avec ceux qui causent des scandales : “malheureux celui par qui le scandale arrive”. C’est un fait, l’Eglise est composée d’hommes et de femmes pécheurs, c’est-à-dire de personnes qui commettent le mal. Cependant, gardons à l’esprit deux points. 

Le premier est que Dieu n’a pas voulu le mal et souffre avec ceux qui souffrent. Le vrai Dieu est infiniment plus que toutes ces images dévoyées de lui transmises par ceux qui commettent le mal. Le vrai Dieu peut nous restaurer chacun dans notre dignité, quel que soit le mal subi. Le vrai Dieu nous aime chacun d’un amour parfait et unique. Si nous avons été blessés par l’Eglise, il est souhaitable d’en parler pour obtenir justice et réparation, avant de pouvoir marcher sur un chemin de réconciliation avec elle.

Le deuxième est que l’Eglise n’a d’autre chemin que de se convertir, c’est-à-dire changer radicalement, encore et toujours, comme elle est appelée à faire depuis le début. La question n’est pas de se lamenter ni de céder au désespoir, mais bien de se mettre en mouvement pour reconstruire. Car oui, outre les vies brisées à rebâtir et la confiance perdue à restaurer, il y a bien une Eglise sans cesse à construire et reconstruire. 

Une Eglise voulue par Dieu

L’Eglise est toujours là malgré les divisions et les scandales qui l’ont traversée au long des âges. Elle est la famille que Dieu a voulue et dans laquelle il agit malgré toutes ses imperfections. Jésus a fait naître l’Eglise à partir des 12 apôtres et en donnant sa vie pour elle sur la croix. Depuis la Pentecôte l’Esprit de Dieu anime l’Eglise. 

L’Eglise est à la fois l’institution qui nous permet de connaître et de vivre de la vie même de Dieu, mais aussi le peuple de Dieu en marche, composé de pécheurs. Elle souffre des errements de ses enfants et en même temps par elle, Dieu leur prodigue inlassablement les soins dont ils ont besoin pour avancer, comme une mère le ferait avec une infinie tendresse. 

Tous responsables de l'Eglise

A un journaliste qui lui demandait ce qu’il fallait changer dans l’Eglise Mère Teresa avait répondu « vous et moi ! ». C’est ce qui fait que l’Eglise est toujours en chemin. C’est aussi ce qui fait que nous y avons pleinement notre place, hommes et femmes imparfaits composant un peuple de Dieu bien imparfait.  

Imparfaits, mais aussi plein de ressources !  Soyons prêts à nous retrousser les manches en prenant notre place au sein de l’Eglise. Permettons-lui de toujours plus donner Dieu au monde, de dialoguer avec lui, d’être à sa place, en adoptant nous-mêmes ces attitudes.  

Quand bien même nous ne serions pas des criminels, il est probable que nous aussi puissions, sans le vouloir, faire du tort à l’Eglise par le mal que nous commettons. Que chacun fasse en lui-même le ménage nécessaire pour ôter tout ce qui abîme l’Eglise ou ses enfants. Que chacun participe à la transformation intérieure, sans cesse renouvelée de l’Eglise, pour l’aider à toujours plus vivre et transmettre l’Amour de Dieu. Dans la Bible il est dit : « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. ». Désirons être ces disciples de Jésus.

Malgré toutes ses limites humaines, il est utile et bon de cheminer dans l’Eglise parce que Dieu est là, présent. Il me parle et agit pour moi, avec moi, entouré de mes frères chrétiens. Nous pouvons grandir dans la foi les uns avec les autres, les uns par les autres. Pour autant, cela ouvre à d’autres questions : Pourquoi Dieu a-t-il choisi des passer par des hommes pécheurs ? Pourquoi, malgré la présence de Dieu dans nos vies, le mal subsiste-t-il ? 

Autant de questions importantes, qui ne doivent pas être un obstacle dans notre vie de foi, mais au contraire nous pousser à avancer dans notre recherche de la vérité.

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