Alors, je m’appelle Jacques. J’ai 80 ans à la fin de l’année. Mon histoire c’est que j’étais garagiste à mon compte et chez les autres. Et à mon compte, ça a été un peu le n’importe quoi : j’ai pas su gérer cette liberté. Je fréquentais les bars : autour du garage, j’avais 30 bars ! Et moi, pour avoir des clients, je les fréquentais parce que ça m’amenait des clients. Mais par contre, j’étais obligé de consommer. Alors en consommant, des fois, j’étais pas d’aplomb. Je suis tombé un peu dans le n’importe quoi. C’était le n’importe quoi ! Et le relationnel par rapport aux relations féminines : ce serait à refaire, je ne le referais pas.
J’étais triste dans le fond : je vivais avec plus de liberté, mais il y avait une espèce de tristesse : parce que c’était pas ça que je voulais : je vivais cette vie, mais c’est pas cette vie que je voulais…Oui, il y avait une espèce de tristesse : j’avais pas la joie intérieure.
Un jour, c’était l’hiver, je me rappelle il faisait très froid, pourquoi ? Comment ? Peut-être que c’était pas loin de la Noël, parce qu’il faisait froid. Et je passe devant l’église Saint-Louis. Et le mot « Louis » (parce que mon frère jumeau s’appelait Louis), pour moi, ça a un sens : je ne crois pas au hasard, je crois que tout a un sens. Je rentre dans cette église, je m’assois sur la droite, je regarde ce Christ qui était un cadre, une grande croix. Et je me dis : « Mais c’est morbide ! Un Dieu sur une croix… » Je me dis : « Mais c’est drôlement morbide ! » Je me posais des tas de questions… Et je suis resté assis là…peut-être plus d’une ½ heure. Je ne me rappelle plus du temps, mais je resté assez longtemps assis.
Et sur la gauche, il y avait marqué, une étiquette en vert, « confessions ». Et je ne m’étais pas confessé depuis… Quand je m’étais marié, je m’étais confessé pour faire plaisir à ma femme. Et je m’avance vers le prêtre, et je dis : « Mon père, est-ce que je pourrais me confesser ? » Il me dit : « Monsieur, il y a des heures pour ça. Mais asseyez-vous. Vous assistez à la messe, et après, vous venez me voir. »
Alors, je m’assois, il y a un monsieur qui vient vers moi, qui me dit : « Vous pourriez faire la quête ? » Bien sûr, j’ai refusé : si quelqu’un me voir faire la quête, il va dire « ça y est, il a tourné la boule ! » Quand la messe était finie, je suis retourné voir le prêtre. Alors il m’a dit : « Asseyez-vous. » Alors, je lui ai dit : « Mon père, ça va être tout simple : je suis un bon vivant dans tout le sens du terme. » Il m’a dit : « J’ai compris. » Il m’a donné l’absolution et je suis sorti de là, je pleurais de joie ! J’ai ressenti une joie qui m’a saisi et je pleurais, je pleurais vraiment une joie.
Et je rentre chez moi. Ma femme qui me dit : « Tu étais où ? » Alors, j’ai pas pu lui dire… C’est le lendemain, quand je me suis levé, elle m’a dit : « Où tu vas ? » Je lui ai dit : « Je vais à la messe. » C’est là qu’elle m’a dit :
« Mais tu es malade !
– Non, je ne suis pas malade, je vais à la messe. »
Et après, j’y suis toujours retourné !
Moi, aujourd’hui, c’est ma foi qui m’a aidé, qui a fait que je suis encore là et puis que je me sens heureux avec cette foi. C’est une joie vraiment intérieure. C’est une relation d’amour : moi, si je me lève le matin et je ne vais pas prier avec Le Rocher ou la messe…j’ai un manque ! J’ai un manque spirituel, c’est un manque très fort ! Un jour, qu’est-ce qu’elle m’a dit, ma femme…Mon père était encore vivant, et elle lui dit : « Mais Jacques, il est tout le temps dans les églises ! » Alors, je vais voir mon papa : « Jacques, tu es toujours dans l’église ! Ta femme ne te comprend plus ! » Alors je lui explique. Alors, je ne savais pas quoi lui répondre aussi ! Et en fin de vie, parce que mon papa, il était aveugle, il est resté aveugle pendant 5, 6 ans, mon papa. Et moi, j’allais le voir, je le guidais… Je l’ai beaucoup guidé, mon père ! Et en fin de vie, il m’a dit une parole qui était magnifique, il m’a dit : « Jacques j’ai compris ce que tu vis. C’est toi qui as raison ! » Et mon papa, il est parti avec les sacrements de l’Église ». Et je suis sûr qu’il est du bon côté !
Merci Seigneur pour ton amour, de m’avoir aimé comme tu m’aimes et de m’avoir protégé ! Parce que je serais mort !