Je m’appelle Odile. Je suis d’une famille chrétienne et catholique. Quand j’ai eu 12/13 ans, par contre, j’ai eu un grand rejet de l’Église pour tout un tas de raisons. Et donc, j’ai plus du tout été en lien avec la pratique de la messe. Et puis j’ai continué mon petit bonhomme de chemin, mais très loin de tout cela.

Et puis un jour, en 2008, je dois aller à Rome et, quelques jours avant mon départ à Rome, j’ai appris que le pape Benoît XVI venait à Paris. Et cette idée d’accueillir le pape Benoît XVI à Paris ne m’a plus du tout quitté : je me suis rendu compte que pour moi, finalement, la meilleure manière d’accueillir Benoît XVI à Paris, c’était d’aller à la messe parce que, même si j’y allais plus beaucoup, c’était la seule chose que je comprenais, que je connaissais ; parce que, tout le reste, ça me dépassait.

Et donc, je suis allée à cette messe de Benoît XVI sur les Invalides. Donc c’est un rassemblement avec énormément de monde ! Moi, j’avais pas du tout conscience qu’il pouvait y avoir autant de monde : les chiffres disent qu’on était 200 000 personnes.  Donc pour moi c’est…je croyais vraiment qu’on serait trois pelés, quatre tondus.

Et là, le pape Benoît XVI propose un temps de prière, un temps de silence. Et là, j’ai été complètement retournée parce que 200 000 personnes en silence, c’était juste…inouï ! Incroyable ! Et surtout, ce qui m’a vraiment touché, c’est que, ce silence, il était habité ! Ce silence, il était léger ! Ce silence, il nous portait ! Et moi, j’ai vraiment eu l’impression que, dans ce silence, Jésus était là, à côté de chacun d’entre nous.

Et, à la fin de la messe, je me suis dit : « Bon, à partir d’aujourd’hui, je vais aller à la messe tous les dimanches. » Sauf que, je ne savais pas où étaient les églises à côté de chez moi puisque je n’allais jamais à la messe, jamais dans les églises. Donc, je suis allée sur internet et j’ai cherché une église à côté de chez moi, que j’ai trouvée.

Et, le lendemain, je suis allée à la messe dans cette église. Et cette église que je ne connaissais pas, je ne savais pas qu’elle existait, quand je suis rentrée dedans, j’ai eu l’impression que je rentrais dans ma maison, que j’étais dans un lieu que je connaissais depuis toujours. Donc ça, ça a été encore un énorme bouleversement au fond de moi. Et puis du coup, petit à petit je me suis rapprochée de cette paroisse, je me suis rapprochée des gens qui venaient dans cette église. Je me suis rapprochée du prêtre qui était là, et j’ai fait tout un parcours, un cheminement auprès de ces personnes qui, d’une manière très délicate et très sympathique, me faisaient des suggestions pour m’aider à redécouvrir ma foi, à redécouvrir ce que c’était l’Église, à redécouvrir la vie de Jésus, finalement.

Et, parmi ces propositions, on m’avait suggéré et parlé d’un grand rassemblement de chrétiens. Bon, j’y avais jamais été, je me suis dit : « Je me lance, j’y vais. » Et donc, un été, je me suis retrouvée à ce grand rassemblement de chrétiens : à la fois confiante parce que c’étaient des amis qui m’avaient encouragée, donc, forcément, ça ne pouvait qu’être sympathique, et en même temps, un peu curieuse, un peu interrogative parce que bon…j’ai quand même jamais fait ça, donc, je ne sais pas trop ce que je vais découvrir, ce que je vais vivre… C’était très ambivalent.

Et puis, il y a eu une soirée de prière, une soirée où on était tous réunis ensemble à prier. Et moi, je me suis retrouvée du coup, à aller discuter comme ça, avec un prêtre. Et, j’ai bien évidemment aucun souvenir de ce que j’ai raconté à ce prêtre : je me souviens juste que je lui ai déposé des gros, gros cailloux et qu’à travers ce prêtre, j’ai vraiment entendu Jésus qui me parlait et Jésus qui me disait : « Viens, suis-moi ! » Et alors ça, ça a été un énorme bouleversement, un énorme tremblement de terre au fond de moi parce que, pour la première fois, je sentais que je rencontrais une personne, une personne en vérité, une personne juste, une personne bonne, une personne qui m’aimait.

Et puis, pour la première fois aussi dans ma vie, je sentais quelqu’un qui venait combler mon vide, qui venait combler ma solitude de célibataire. Et pour moi, ça a été vraiment une grande joie et une grande transformation. Et puis du coup, depuis, Jésus est vraiment mon ami au fond de mon cœur et je m’attache à le rencontrer le mieux que je peux parce que c’est pas toujours évident, mais en tout cas, Il est là, quoi qu’il se passe dans ma vie.