Bonjour. Je m’appelle Anna. J’ai 32 ans et je vais vous parler de mon chemin de conversion. Ça a commencé en 2006 : pour juste poser le décor, j’ai une maman juive et un papa de confession catholique, mais athée et plutôt anticlérical.
J’ai 17 ans et je pars dans un foyer de sœurs, pour faire ma première année de médecine. Je me retrouve avec des jeunes filles catholiques qui deviennent mes potes, avec qui j’ai des échanges sur la foi, sur des questions d’éthique… On n’est pas forcément d’accord et on s’échange plein de questionnement dans lequel on n’a pas forcément d’arguments. Mais en tout cas, on a vraiment de beaux échanges et de beaux dialogues là-dessus. Et ça nous fait cheminer chacune, un petit peu, de notre côté.
Et puis moi, je repique ma première année de médecine. Et puis on continue nos débats un peu engagés. Je passe en deuxième année. Je pars du foyer. Et puis du coup, un jour, pendant ma deuxième année, je me pose la question, j’ai des amis qui me proposent d’aller à la messe un dimanche. Et puis, je me retrouve au milieu de cette messe qui dure deux heures parce que c’est la messe des Rameaux qui dure assez longtemps. Et du coup, en sortant de la messe, je me dis : « Plus jamais, j’irai. J’ai trouvé ça long et assez barbant. »
Et puis après, le vendredi, je me retrouve devant un film qui s’appelle La Passion de Mel Gibson qui m’a assez bouleversé.
Donc, comme ça, tout au long de ces trois années, mes deux premières années de médecine et cette deuxième année, il y a des petits moments où je parle de foi : Dieu vient un petit peu s’introduire dans ma vie de façon discrète mais quand même présente. Et à la fin de cette deuxième année de médecine où je ne bosse pas des masses, j’ai des rattrapages. Et, pour travailler mes rattrapages, j’ai des amies qui me proposent de venir à Lourdes. Donc Lourdes, c’est un lieu de pèlerinage assez connu dans le monde. Et, du coup, je viens bosser mes rattrapages. Et, au bout d’une journée, j’en ai marre de travailler. Donc j’assiste à des témoignages tout au long de la semaine.
Il y a un couple qui témoigne pendant cette semaine, qui vient témoigner de sa conversion. Et puis, à la fin de ce témoignage, il chante un chant à la Vierge. Et ce chant, vraiment, me bouleverse profondément : j’ai une sensation intérieure, je ne sais pas comment vous expliquer, mais la sensation que Marie vient en moi, qu’elle prend ma main, qu’elle prend la main de Jésus, qu’elle les met vraiment ensemble et qu’elle dit : « Voilà ! Maintenant, vous allez faire chemin ensemble. Vous allez faire un petit bonhomme de chemin ensemble, le plus longtemps possible. »
Donc là, je me sens complètement bouleversée et déroutée. Et elle me présente Jésus que je ne connais pas du tout, finalement. Elle me présente son Fils et c’est la première fois que j’ai cette sensation intérieure. Depuis, Jésus ne m’a jamais quittée : aujourd’hui, Jésus, c’est un frère, c’est un ami, c’est quelqu’un sur qui je peux me reposer, c’est un Père. C’est quelqu’un qui est H/24 auprès de moi. Je suis rentrée à Tours et puis j’ai découvert ce que c’est d’être catholique, de pratiquer cette foi, grâce à plein de familles, grâce à plein d’amis. J’ai eu la chance de vivre une conversion extraordinaire. J’ai voulu recevoir le baptême, mais j’ai voulu aussi attendre un petit peu l’accord de mes parents : je ne me sentais pas encore bien en adéquation avec eux. Et, du coup, je voulais vraiment qu’on soit sur le même terrain. Et puis en fait, j’avais vraiment cette sensation de me renier.
Donc, j’ai demandé le baptême. Je l’ai reçu en 2014, cinq ans après Lourdes. Donc ça a été un vrai parcours, pour mes parents aussi, d’une certaine façon, d’une conversion. Et aujourd’hui, mes parents respectent mon chemin, respectent mes choix de vie. Et puis, j’essaie au maximum, de rayonner de cette foi, par cette joie qui m’habite profondément.
Et, ce qu’ils voient aujourd’hui, c’est que je suis pleinement heureuse, que je suis une jeune fille pleine de joie. Et aujourd’hui, Dieu est là, profondément, chaque jour et ça a vraiment changé ma vie, aujourd’hui.