Peut-être avons-nous eu l’expérience de veiller en attendant le retour de soirée d’un enfant, de veiller un malade ou le corps d’un défunt. Ce sont des moments comme hors du temps où nous sommes tout à l’instant présent, entourés par la chape bienveillante de la nuit qui peu à peu se dépose sur nos épaules. Ce sont des instants fugaces, presque irréels dans notre vie à 1.000 à l’heure. Nous connaissons le « mode veille » sur nos téléphones, mais qu’en est-il du nôtre ?
Lorsque j’étais jeune, il m’est arrivé quelques fois de participer, avec d’autres, à une veille de feu. Nous dormions sous tente au milieu des bois et nous relayions toute la nuit pour que le feu ne s’éteigne pas. Ces instants magiques restent des souvenirs profondément gravés dans ma mémoire. Vaincre la peur de la nuit, la peur de tous les bruits de la forêt et prendre un temps pour se retrouver dans le silence, face à soi-même et face à Dieu. Quelle belle leçon, trop souvent oubliée !
Car oui, qu’est-ce qu’une vie de foi si ce n’est une veille permanente ? Veiller sans cesse à ce que les braises de la foi ne s’éteignent pas en mon cœur en les alimentant régulièrement. Vaincre toutes les peurs qui peuvent m’habiter, peur de croire en Dieu et de se tromper, peur d’être jugé, peur de l’Enfer, peur de ne pas mériter d’être aimé… Surtout, garder cette disponibilité de cœur et de silence pour oser se retrouver face à soi-même et face à Dieu.
Croyant ou non-croyant, dans la Bible Dieu te dit : « Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. » Toi qui ne connais pas Dieu, tu ne sais pas à quel moment il va venir te toucher au plus profond de ton cœur et changer ta vie à jamais. Toi qui le connais, tu ne sais pas à quel moment il exaucera telle ou telle demande. Toi qui prends de l’âge, tu ne sais pas quand sera l’heure de ta mort, l’heure de ton retour au Ciel.