Les jeux paralympiques ont attiré notre regard sur les personnes porteuses de handicap : regard d’admiration surtout, comme pour tout athlète, devant la force de caractère avec laquelle elles ont mené jusqu’au bout ce parcours d’excellence. En France, le film d’Artus, qui inspire le titre de cette lettre, a pu nous toucher plus profondément. Entre rires et larmes, notre cœur s’est attendri, et c’est une bonne chose.
Et aujourd’hui ? Toi qui portes un handicap visible, tu n’es pas un athlète. Tu croises encore des regards qui te blessent. Tu dois encore te battre pour les gestes et les démarches de ta vie quotidienne. Toi qui t’inquiètes pour ton enfant, tu attends encore des aides. Et pour toi dont le handicap est moins visible, ou pour toi qui es un proche, les difficultés ne sont pas plus faciles à affronter, ni les demandes à formuler
Dans la Bible, l’apôtre Paul demande à Dieu de le libérer d’une « écharde dans sa chair ». A la réponse du Seigneur : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse », Paul conclut : « C’est donc très volontiers que je mettrai plutôt ma fierté dans mes faiblesses…. Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort ».
Cette « écharde » dont parle Paul n’est-elle pas ce « p’tit truc en plus », ou en moins, qui nous affecte tous, en fin de compte ? Qui n’a pas déjà fait l’expérience de ses fragilités, de ses limites ? Nous valons bien plus que nos capacités physiques, psychiques, intellectuelles ou relationnelles. Chacun de nous est unique parce qu’aimé de Dieu.