Dans les fracas assourdissants de ce monde qui semble toujours accélérer, où te caches-tu, frère silence ? Où donc est ton refuge, toi qui es attaqué de toutes parts ? Dans le bruit de ma vie intérieure, je te cherche et te désire comme nécessaire. Au milieu des discours, des palabres et commentaires de bavardages, j’ai du mal à me taire, à écouter. Or, comment écouter Dieu, si ce n’est par le silence ? Dieu est certes un grand silencieux, mais il est possible de l’entendre. Et toi, frère silence, tu es mon allié en cela. Aussi, où es-tu, silence tantôt apeurant, tantôt apaisant ? Où es-tu, silence capable de faire parler Dieu ?
La Bible dit : « je tiens mon âme égale et silencieuse ; mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère » (Psaume 130).
Cher silence,
Tu es là, lumière dans le matin et dans la nuit.
Tu es là, dans cette campagne ou ce parc.
Tu es là, en face d’une belle œuvre d’art.
Tu es là, quand je le décide, dès que je te fais place.
Et tu me dis tant de choses. Silence de mes pensées qui me permet de voir clair, de chercher loin et haut. Silence en mon cœur, qui me permet de faire face à mes questions, doutes et échecs. Et silence qui fait place, silence pour accueillir Dieu, l’Amour et la confiance.
Je veux te trouver davantage dans ma vie, car tu m’apportes tant. Alors quelle place puis-je te faire dans mon quotidien ?
Joseph Challier