« Sorry seems to be the hardest word », chantait Elton John. Désolé, le mot peut-être le plus difficile à dire ! S’il nous est relativement spontané de lancer un « désolé », « pardon », excuse-moi » lorsque nous marchons sur les pieds de quelqu’un par inadvertance, nous devons admettre qu’il nous est difficile de nous excuser lors de différends avec nos proches.
S’excuser, demander pardon, avouer ses torts, pourquoi est-ce si difficile ? Peut-être suis-je convaincu de ne pas avoir mal agi, d’être « dans mon droit », ou ai-je ignoré l’impact négatif de mon attitude sur l’autre. Peut-être ai-je peur de perdre la face, de paraître faible, de m’exposer à son refus… Oui, que l’on soit croyant ou pas, il faut du courage pour se remettre en cause et reconnaître sa faute ou son erreur.
« N’accordez rien à l’esprit de parti, rien à la vaine gloire, mais que chacun, par l’humilité, estime les autres supérieurs à soi », exhorte l’apôtre Paul dans la Bible.
Pierre Goursat se considérait comme « un pauvre type » et disait souvent : « Tant qu’on ne s’est pas rendu compte qu’on est un pauvre type, on n’a rien compris ». Oser m’excuser ou demander pardon avec sincérité me rend plus vulnérable, plus humble. Cela m’expose à la miséricorde de l’autre, à son acceptation ou à son refus. Cela me libère et ouvre à mon interlocuteur un chemin possible de libération.