Dans notre vie, tissée d’événements et de relations, il est fréquent que nous ayons à pardonner, ou à demander pardon. De même que nous pouvons être blessés par nos proches ou le monde autour de nous, il peut nous arriver de blesser à notre tour. En demandant ou en formulant un pardon, nous expérimentons souvent une libération, parfois à la mesure de la difficulté qu’a représenté pour nous cette démarche.
Comme le deuil, le pardon est le fruit d’un long chemin intérieur. Il y a des pardons plus difficiles que d’autres, et certaines offenses peuvent nous sembler impardonnables. Mais si tu as toi-même été victime d’une injustice ou de toute autre grave atteinte à ta réputation, tes biens ou ta personne, tu sais aussi combien la rancœur ou le désir de vengeance peuvent détruire ton cœur.
« Ne te laisse pas vaincre par le mal, sois vainqueur du mal par le bien », écrivait l’apôtre Paul dans sa lettre aux Romains.
Oui, mais comment vaincre le mal par le bien, comment briser la chaîne du mal, lorsque celui-ci semble t’anéantir ? Tu sens bien que tu n’en es pas capable par ta seule volonté, tu n’en as pas la force. Le pape polonais Jean-Paul II, qui avait été confronté au mal dans son pays comme dans sa chair, écrivait que « la limite imposée au mal, dont l’homme est l’auteur et la victime, est en définitive la divine miséricorde ».
La « miséricorde », c’est le cœur de Dieu qui se penche sur la misère de l’homme. Bouleversé par la détresse humaine, le péché de l’homme et le mal qui est dans le monde, Dieu seul, par son pardon, est définitivement vainqueur de la mort et du péché. En nous donnant sa miséricorde, il nous invite à ne pas la garder pour nous.
En t’invitant au pardon – ou du moins à désirer pardonner – Dieu veut faire d’une pierre deux coups : te libérer du ressentiment qui empêche ta plaie de cicatriser et t’associer à son œuvre de salut dans la vie de celui ou celle qui t’a offensé.
