Relation conjugale. Les problèmes sans gravité que connaissent tous les couples peuvent finir par les mettre en péril s’ils ne sont pas gérés.
Petit tour d’horizon avec Gary Chapman
« Notre amour l’un pour l’autre a disparu »Si vous tenez vraiment à résoudre les problèmes qui surgissent dans votre couple, commencez par vous-même. Pour beaucoup cette recommandation est dure à avaler, surtout si le conjoint est grandement responsable des difficultés conjugales. Commencez par reconnaître que personne n’est totalement innocent. Si votre conjoint a 95 % des torts, il n’en reste pas moins que vous en avez 5 %. Et si vous tenez à faire des progrès dans votre relation conjugale, commencez par régler ces 5 % de torts avant de vous intéresser aux 95 % de votre conjoint. Commencez par vous demander : « Qu’ai-je mal fait ? Quelles sont mes fautes en tant que conjoint ? » Vos réponses peuvent aller de l’amertume à la méchanceté en passant par un manque d’amour pour votre conjoint. Une fois que vous avez identifié vos faiblesses et vos manquements, vous pouvez prévoir des stratégies pour les empêcher de nuire à la relation. Confessez vos torts et vos lacunes à votre conjoint. Ultérieurement, lorsqu’il se rendra compte que vous désirez sérieusement améliorer votre part dans la relation conjugale, il sera peut-être tenté à son tour de rentrer en lui-même et de s’examiner.
L’ennui avec l’émotion émoustillante que beaucoup appellent « amour » est qu’elle n’est pas fiable. On ne sait jamais quand elle se manifeste et quand elle disparaît. L’amour n’est pas un sentiment, c’est une décision. C’est quelque chose que vous décidez de manifester à votre conjoint, indépendamment de ce que vous « ressentez ». Il importe de faire cette distinction. Si l’amour est un sentiment et qu’il disparaisse, il n’y a pas grand-chose à faire. Après tout, vous ne pouvez pas vous forcer à ressentir quelque chose qui n’est plus là. Vous pouvez alors vous résigner à mener une vie d’insatisfaction dans un mariage sans amour, ou divorcer et chercher quelqu’un d’autre pour attiser des sentiments d’amour. En revanche, si l’amour est un choix, il est toujours en votre pouvoir de le maintenir au sein de la relation. Il ne s’agit pas d’ignorer les défauts du conjoint ni vos difficultés relationnelles. Mais vous prenez la décision de faire face à ces défauts et à ces relations conflictuelles dans une approche inspirée par l’amour.
« Mon conjoint est à l’origine de problèmes dans notre relation »
« On ne s’adresse plus la parole »
Le but primordial du mariage est de devenir un, but qui ne peut être atteint sans communication. Voici trois mesures à prendre pour ouvrir la ligne de communication avec votre conjoint. 1. Indiquez-lui vos modes de communication. Demandez-lui s’il est satisfait du niveau actuel de communication dans votre couple. Lorsqu’il a fini de s’exprimer, indiquez votre propre appréciation. Si vous découvrez tous les deux des domaines où la communication devrait s’améliorer, discutez-en.
Apprenez à poser les bonnes questions. Au lieu de placer votre conjoint sur la sellette en lui disant : « Parle-moi », cherchez une chose que vous aimeriez bien savoir. L’art de poser des questions est particulièrement bénéfique si votre conjoint est du type réservé par nature. Le fait de ne pas devoir amorcer la conversation diminue la pression chez la personne qui n’est pas à l’aise pour parler. Plus vos questions seront précises, plus vous augmentez vos chances d’obtenir une réponse substantielle qui servira à lancer une vraie conversation.
Recherchez les intérêts communs. Si vous et votre conjoint vous ne vous parlez pas, c’est peut-être parce que vous n’avez pas assez de sujets de conversation. Si vos centres d’intérêt personnels diffèrent sensiblement de ceux de votre conjoint, vous n’avez pas assez de choses en commun pour alimenter une conversation. Si vous n’avez pas beaucoup de centres d’intérêt en commun avec votre conjoint, prenez l’initiative d’en créer. Faites l’effort de vous renseigner sur ce qui l’intéresse. Non seulement cela vous donnera l’occasion de lui en parler, mais vous démontrerez en plus que vous êtes prêt à faire des efforts pour améliorer la communication conjugale.
Propos recueillis par Émilie Pourbaix
Bio auteur :
Gary Chapman : Il est directeur d’un cabinet de consultants en relation d’aide. Il est l’auteur de nombreux livres de relation d’aide, dont le plus connu est Les langages de l’amour.
L’amour n’est pas un sentiment, c’est une décision
3 Clés pour Exprimer l’amour
1.Édifier. Pensez à quelque chose que vous aimez chez votre conjoint et faites-en l’objet de votre admiration et de votre appréciation. Un jour ou deux plus tard, trouvez autre chose et faites de même. Habituez-vous à faire des compliments à votre conjoint, et vous serez agréablement surpris du résultat.
2.Parler gentiment. Ne laissez pas vos émotions vous dicter votre façon de communiquer. Si vous avez quelque chose de désagréable à dire, dites-le aussi gentiment que possible. Rappelez-vous cette parole de la Bible : « Une réponse douce détourne la fureur ; une parole blessante excite la colère. » (Proverbes 15,1.)
3. Ne pas donner d’ordres. Les exigences n’ont rien d’aimable. Ce qu’il convient souvent de modifier dans ce domaine, c’est la manière d’exprimer un désir. Au lieu de dire : « Je veux que telle chose soit faite aujourd’hui ! » essayez plutôt : « Malgré ton calendrier chargé, pourrais-tu intercaler cette activité aujourd’hui ? » Dans les deux cas, c’est la même requête ; la perception qu’en aura le conjoint fera toute la différence. a
Témoignage : « Mon mari répond par monosyllabes »
Sur la route du paradis de la vie de couple, de nombreux nids-de-poule peuvent freiner votre avancée, voire la stopper. Comment réagir concrètement face aux déceptions et agacements du quotidien ?
« Lorsque ma femme et moi avons une discussion houleuse, il m’arrive de lui dire des choses blessantes qui coupent court à la conversation. Que faire pour maîtriser ma colère et l’empêcher de nuire à ma relation avec mon épouse ? » Lorsque vous sentez la colère monter en vous, dites-le à votre femme, par exemple en ces termes : « Chérie, je sens l’irritation me gagner. Je ne veux pas dire des choses que je regretterais plus tard. Je propose donc de repousser cette conversation de quelques minutes. » Accordez-vous quelques minutes pour vous calmer avant de reprendre la discussion.
« Mon mari répond généralement par monosyllabes à mes questions. Il ne s’extériorise pas. Que faire ? » Si votre mari ne vous répond que par un mot, ne vous découragez pas. Continuez de poser des questions en les formulant de façon aussi précise que possible. Les premières questions servent souvent à « amorcer la pompe » de la conversation. Au bout de quelques essais, vous pourriez constater que les réponses de votre mari commencent à couler plus facilement, au fur et à mesure qu’il se sent plus sûr de lui-même.
« Ma femme répète sans cesse : “C’est ainsi qu’on a toujours pratiqué dans ma famille, et c’est ainsi que nous allons continuer.” » Les époux ont tendance à perpétuer le modèle qu’ils ont connu dans leur enfance. Si vous avez grandi dans une famille où le père était un despote, vous aborderez la vie conjugale en vous disant que c’est au mari qu’incombera la prise des décisions importantes sans beaucoup tenir compte de l’avis des autres membres de la famille. La bonne solution se trouve dans la collaboration. a
Aller plus loin :
Guide des relations familiale – Gary Chapman, Farel, 2015
Les langages de l’amour – Gary Chapman, Farel, 1992
Méditations quotidiennes pour le couple – Gary Chapman, Farel, 2011